OUI à l’initiative Genève Zéro Pub

En interdisant l’affichage commercial dans les rues, cette initiative permettrait d’adresser la première cause d’émissions de gaz à effet de serre en ville : la consommation de bien et de services, et principalement l’hyperconsommation et l’acheminement des biens. Il est démontré que la publicité, même lorsqu’elle n’est pas vue de manière consciente, influence nos choix et la manière dont on consomme [1]. Les grands groupes comme Coop, Migros, ou Procter et Gamble étant les principaux utilisateurs de l’affichage publicitaire [2], cette initiative permettrait aux habitant-e-s et usager-ère-s d’envisager d’autres modes de consommation auprès de commerces et d’artisan-ne-s locaux-ales, de questionner la frénésie d’achat, le gaspillage et les déchets qui en découlent.

Par ailleurs, la publicité a un impact néfaste sur nos vies lorsqu’elle forme et renforce certains stéréotypes, et notamment des stéréotypes de genre [3], en hyper sexualisant les femmes, en omettant de montrer la diversité des genres et des sexualités, des corps non-blancs, non-jeunes, ou en situation de handicap. L’initiative n’interdit pas l’affichage culturel, sportif, politique et associatif, et prévoit que des panneaux blancs seront maintenus pour l’expression artistique libre. Ainsi, les acteurs et actrices de la vie quotidienne que sont les associations, les artistes, les citoyen-ne-s et les institutions locales pourront se réapproprier ces espaces et cultiver la diversité et le vivre ensemble.

Enfin, l’initiative découle également d’une volonté ferme de repenser le paysage urbain. La publicité étant déjà interdite dans les parties les plus touristiques de la ville, soit la vieille ville et la rade, il semble que les autorités reconnaissent déjà que l’affichage publicitaire est une forme de pollution du paysage et une entrave à la mobilité piétonne. Osons étendre cette bonne pratique à toute la ville et pour tous ses usager-ère-s.

Pour rappel, cette initiative lancée en 2017 par quatre associations (Réseau objection de croissance, quartiers collaboratifs, Genève sans publicité et Genève libérée de l’invasion publicitaire) a d’abord dû être validée par le Tribunal fédéral avant d’être acceptée par une majorité du Conseil Municipal, comprenant le groupe Vert. Après l’adoption d’un règlement d’application, celui-ci est attaqué par referendum en 2022 et est ainsi soumis à l’approbation de la population genevoise.

[1] http://www.eepsys.com/es/psychologie-du-consommateur-limpact-de-la-publicite-sur-linconscient-des-acheteurs/

[2] https://swa-asa.ch/wAssets/docs/jahresberichte/fr/2021-rapport-annuel-asa.pdf

[3] https://www.cairn.info/revue-communication-et-langages1-2014-3-page-131a.html

 

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OUI au projet de Plan localisé quartier de Bourgogne

Pour les Vert-e-s, le plan localisé de quartier (PLQ) de Bourgogne, porté par la Magistrate verte en charge de l’aménagement Frédérique Perler, répond aux nécessaires adaptations du canton face à la pénurie de logements et à l’urgence climatique. Avec ce PLQ, les 34 villas actuelles laisseraient place à 15 immeubles répartis sur l’extérieur du périmètre, accueillant dix fois plus d’habitant-e-s autour d’un large parc public en pleine terre. Ce projet permettra aussi de renforcer la mixité sociale puisqu’un tiers de ces constructions seront remises à des maîtres d’ouvrages d’utilité publique. Le canton étant très loin d’atteindre le seuil minimal légal de 20% du parc locatif cantonal affectés à des logements d’utilité publique [1], nous considérons qu’il est urgent d’agrandir l’offre de logements qualitatifs et bons marchés. 

Ce projet de construction a su trouver le compromis entre la création de logements en suffisance et la préservation de la pleine terre, si bien qu’il a reçu le soutien de la Plateforme Nature et Paysage Genève, qui regroupe une quinzaine d’associations de protection de la nature. Les jardins privés et cloisonnées deviendront un parc de 10’000 m2, représentant 65% du périmètre, soit autant de surface perméable qu’aujourd’hui. Certaines zones seront arborées, d’autres laissées en prairies peu entretenues, et des habitats préservés seront créés pour la petite faune.

A 1,5 km de la gare, bien desservi par les transports publics, doté d’activités aux rez-de-chaussée des immeubles, et couvert par les infrastructures déjà présentes dans les quartiers alentours, le quartier de Bourgogne réalise la notion de « ville du quart d’heure ». En créant plus de logements mixtes au centre-ville nous permettons à chacun-e de vivre, travailler, se divertir à une échelle locale, qui permette de limiter ses déplacements ou de les effectuer en transports en commun, à vélo ou à pied.

[1] https://www.ge.ch/document/annee-record-avec-825-nouveaux-logements-utilite-publique

 

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