Aménagement urbain
Face à l’urgence climatique il est nécessaire de préparer notre ville à des épisodes caniculaires de plus en plus longs et fréquents. Cette adaptation passe nécessairement par la préservation et le renforcement des ressources naturelles (le sol, la végétation et l’eau), en rendant notre environnement résilient aux changements.
Veiller à la qualité de l’aménagement urbain permettra un mode de vie durable pour toutes et tous, notamment par le gain d’espace pour les piéton-ne-s, les loisirs, les interactions sociales et les multiples usages de l’espace public. Une attention particulière doit être portée au maintien et au renforcement de la biodiversité, à la perméabilisation des sols, à la protection de la pleine terre, au type de végétation et de mobilier urbain.
Ces transformations doivent se faire de manière créative et innovante pour respecter l’identité et les spécificités de nos quartiers et du patrimoine bâti qui s’y trouve. L’adaptation de notre ville doit également se faire en limitant l’empreinte carbone de toute intervention.
Adapter la Ville au changement climatique
- Maintenir un maximum de pleine terre dans tous les projets de construction
- Dégrapper 10’000 m2 de bitume et de béton par an jusqu’en 2030 et perméabiliser les sols afin d’assurer au maximum la rétention d’eau au profit des végétaux existants et de ceux à planter
- Végétaliser l’ensemble des cours intérieures, cours d’école et toitures des bâtiments de la Ville et créer une incitation pour faire de même dans les bâtiments privés
- Réaliser des îlots de fraîcheur et d’ombrage en favorisant la végétalisation dans les périmètres de circulation piétonne et cyclable en priorisant les quartiers les moins végétalisés
- Généraliser les revêtements clairs pour les trottoirs, les chemins piétonniers, les places et les rues de quartiers
- Continuer à végétaliser les abris et arrêts de transports publics de façon à ce qu’ils puissent accueillir les usager-ère-s par tous les temps de façon confortable, notamment grâce à des zones ombragées et permettant de s’assoir
- Identifier et requalifier les principaux îlots de chaleur de la ville avec des projets de replantation massive, en commençant par les quartiers les plus habités
- Identifier les possibilités de végétalisation des pointes nord et sud de la plaine de Plainpalaisme (propriétaires ou entreprises)
Préserver le caractère et l’identité des quartiers
- Renforcer l’intégration du patrimoine bâti et paysager dans la planification municipale et soigner les agrafes urbaines pour assurer une unité dans les gabarits entre l’ancien et le nouveau
- Soutenir une politique de protection du patrimoine bâti et arboré et de maintien des caractéristiques de chacun de nos quartiers
- Privilégier la rénovation et la réhabilitation et limiter les démolitions au strict nécessaire
Réviser les outils de planification
- Revoir chaque PLQ de la ville à l’aune de l’urgence climatique et sociale en tenant compte de l’existant, en valorisant et en améliorant les qualités du lieu
- Élaborer les projets d’aménagement en concertation avec des spécialistes du vivant (paysagistes, biologistes, jardinier-ère-s, etc.) au côté des urbanistes et architectes. Intégrer dans les critères d’évaluation des projets la végétalisation des lieux, la perméabilisation des sols, l’ombrage en suffisance, la gestion du cycle de l’eau et l’organisation du sous-sol
- Planifier tout aménagement urbain selon les principes de l’écologie industrielle (maximiser les échanges de flux de matières et d’énergie entre actrices et acteurs économiques), notamment en mettant en place des éco-sites
- Promouvoir des démarches participatives dans tous les projets d’aménagement d’espaces publics
- Valoriser l’inventivité en favorisant les tests d’aménagement urbain avant leur éventuelle pérennisation
- Mieux informer la population des projets d’aménagements de l’espace public et autres travaux dans les quartiersaires ou entreprises)
Valoriser l’eau en Ville
- Valoriser l’eau (rivière, nant, eau de pluie, eaux grises, etc.), promouvoir sa gestion sur place et lutter contre son gaspillage
- Récupérer les eaux de ruissellement et les valoriser
- Poursuivre le réaménagement des rives du lac d’une manière conviviale, en donnant notamment un accès de qualité à l’eau tout en protégeant fortement et renforçant les écosystèmes qui y habitent
- Etendre cette stratégie aux rives du Rhône et de l’Arve en renforçant leur valeur de corridor biologique tout en y aménageant des points de baignade accessibles respectueux de l’environnement
- Remettre à ciel ouvert les cours d’eau enfouis en renaturant certaines portions et créer des bisses urbains, notamment à la sortie des fontaines et autres bassins publics
Construire la ville en ville
- Planifier avec une grande attention la densification des quartiers déjà construits afin d’assurer la qualité et l’équilibre des espaces publics et des espaces verts
- Limiter la construction de sous-sols à l’emprise des bâtiments et en limiter la profondeur afin de garantir un maximum de pleine-terre et de réduire les volumes de terres excavées
- Engager des projets de requalification des espaces publics urbains et une reconversion des axes de trafic en espaces apaisés
- Profiter des grands travaux sur les infrastructures et les réseaux pour végétaliser et perméabiliser les chaussées
- Développer l’écoconstruction et choisir des matériaux de construction biosourcés permettant de stocker du carbone dans les constructions entreprises par la Ville
Développer l’agriculture urbaine
- Prévoir des espaces pour l’agriculture urbaine de proximité et des jardins collectifs
- Aménager une zone de potagers communautaires dans chaque quartier et instaurer des mesures incitatives pour l’installation de potagers urbains et de toitures végétalisées
- Favoriser l’attribution d’arcades commerciales de la ville de Genève aux maraîcher-ère-s et producteur-trice-s locaux/locales, pour la vente, le stockage, la production et la transformation
- Favoriser les plantations d’arbres fruitiers en invitant, lorsque c’est possible, les acteur-rice-s privé-e-s à en faire de même (propriétaires ou entreprises)
Notre bilan
- Entre 2020 et 2025, plus de 20’000m2 de bitume ont été dégrappés pour favoriser le cycle de l’eau.
La Ville agit pour la protection de son patrimoine arboré, notamment grâce aux 112 sondes installées pour optimiser l’arrosage ou aux plans de sauvegarde déployés aux Bastions et au Jardin Anglais - Le futur quartier Acacias I a été pensé à l’aune de l’urgence climatique. Accepté par 62% des votant-e-s en juin 2023, le plan localisé de quartier prévoit de maintenir un maximum de pleine terre, de planter 250 arbres et de valoriser le patrimoine existant en remettant la Drize à ciel ouvert.
- En attendant le réaménagement du quai Wilson (début des travaux en 2026) et de la pointe de la Jonction, des espaces provisoires de baignade et de détente ont été installés chaque été depuis 2023 pour se rafraîchir, se réunir et se détendre.
- Le futur quartier de Bourgogne, accepté par près de 56% des votant-e-s en mars 2023, pourra loger 7 fois plus d’habitant-e-s que dans les villas actuelles, en n’augmentant que très peu l’emprise au sol du bâti. Les espaces végétalisés deviendront publics et la pleine terre est préservée.
- 12 nouveaux potagers urbains sont sortis de terre depuis 2020 dans les quartiers et les écoles. Au « Jardin Blanc » du Parc Bertrand, les riverain-ne-s bénéficient désormais de 500m2 de culture.