Denis Ruysschaert

Conseiller municipal

Oui les comptes sont bons, et ils montrent la capacité des membres du Conseil Administratif de travailler ensemble dans un budget contraint et même parfois à générer de l’efficacité et de l’efficience entre services.

Oui les comptes sont bons, et ils montrent la réactivité de la ville et du canton à prendre les bons choix économiques. Rappelons les bons solidaires, l’exonération pour le commerce locale, l’aide à la culture. Félicitons-nous tous le CA, l’administration de la Ville et tous les partis du CM pour avoir pris les mesures qui atténuent cette crise.

Oui, les comptes sont bons. Mais ils reposent sur la collecte d’impôt des sociétés financières qui représentent environ 30% de l’impôt des personnes morales et des sociétés de trading environ pour 25%. Soit 55% pour ces deux secteurs. Au contraire, les secteurs l’économie réelle sont dans de grandes difficultés c’est-à-dire le petit commerce, l’hôtellerie, la restauration, l’événementiel.

Oui, les comptes sont bons, mais la qualité de la vie de notre ville ici dépend de l’extraction de matières premières au Sud, de la destruction environnementale, voir de problèmes sociaux et de guerres ailleurs.

Oui, ces comptes sont bons, mais ils cachent les inégalités grandissantes des personnes morales entre l’économie digitale virtuelle et l’économie réelle.

Oui, les comptes sont bons, mais l’impôt sur les personnes physiques stagnent, nombre de nos citoyens se sont appauvris, et certains se sont beaucoup enrichis.

Oui, les comptes sont bons mais nous devons toujours nous rappeler trois points :

  1. Nous devons assurer l’égalité à travers le rééquilibrage que peut faire la ville pour les secteurs et les personnes marginalisées.
  2. Nous devons assurer la diversifié de l’économie genevoise.
  3. Nous devons toujours nous rappeler l’interdépendance entre Genève et la solidarité internationale, la responsabilité des entreprises genevoises vis à vis du Sud.

Enfin, la mise en œuvre du budget d’investissement à 180 millions nous inquiète. Seule la moitié a été investi. C’est pourtant la priorité verte pour assainir les bâtiments, c’est le moyen principal pour réduire les gaz à effets de serre de 60% pour 2030. Nous devons nous atteler pour que ces 180 millions soient investis. Il existe plusieurs pistes : améliorer la transversalité entre les services, améliorer la vitesse de traitement des objets du Conseil Municipal, mieux estimer le cout structurel des entretiens des bâtiments, doter l’administration de moyens, obtenir l’adhésion de la population sur ces nouvelles infrastructures et s’adapter au système politique consensuel suisse qui permet de nombreux recours.