Par Delphine Wuest, candidate au conseil municipal et cheffe de groupe

Le PLR démarre sa campagne pour les élections municipales en traitant par le mépris les 6403 personnes qui ont signé notre référendum « Non au parking Clé-de-Rive ». Leur slogan de campagne serait-il : « votre avis n’est pas souhaité » ?.

C’est par ailleurs en signant que la plupart des habitant.e.s de la Ville ont découvert que le projet de piétonisation de Rive, annoncé par de belles photos de synthèse, cachait en fait un parking souterrain de 6 niveaux, et donc d’énormes travaux.

Cette population qui a signé le réferendum nous a exprimé son ras le bol du tout voiture à Genève, et son envie d’un vrai changement. L’urgence climatique est sur les lèvres de tous les élu.e.s, et pourtant la population ne voit rien venir. Ou si peu. Heureusement que le CEVA est là pour donner le change. L’immense chantier à peine terminé, il est déjà pris d’assaut par les habitant.e.s du Grand Genève. D’autres initiatives vertes sortent aussi de terre, comme la réalisation de plus de voies vertes ou notre pétition demandant un moratoire sur les coupes d’arbres. Le problème c’est que le projet Clé-de-Rive n’en est pas un. On nous promet une piétonisation de 33’000 m2. Nous en avons compté seulement 7’500 m2. Mais d’où vient cette énorme différence ? Premièrement, M Pagani, conseiller administratif de la Ville de Genève, comprend, dans ses calculs, les trottoirs., Effectivement c’est exact : les trottoirs sont des zones totalement piétonnes ! La Ville de Genève serait donc piétonne sur tous les axes routiers puisqu’on y trouve de chaque côté un trottoir… Deuxièmement, la plupart de la zone couverte par le projet est une zone dite « à priorité piétonne », ce qui signifie qu’il faudra également composer avec les TPG (2 lignes de tram et une dizaine de lignes de bus), mais aussi les ayant-droits qui continueront à passer pour garer leur voiture dans les trois parkings privés du rond-point. De ce fait, ne vous projetez pas trop à flâner sur la rue d’Italie ou juste trente secondes, entre deux passages de bus.  Troisièmement, seules cinq rues seront réaménagées avec les 34 millions ; pour les sept autres rues listées dans le projet, il faudra repasser à la caisse avant d’aménager. Pour combien ? On n’en sait rien.

Restent donc 7’500 m2 piétons, soit la rue Pierre Fatio transformée en place. Pourquoi pas. Mais faut-il vraiment dépenser 34 millions pour l’aménager ? Et puis, d’autres erreurs se cachent sur les panneaux explicatifs payés par le contribuable (60’000 francs tout de même) … Saurez-vous les retrouver ? En voici 2 exemples pour celles et ceux qui donnent leur langue au chat : non, on ne peut pas voir le Jet d’Eau depuis le rond-point et creuser un parking n’y changera rien, on ne pourra toujours pas l’apercevoir ; et planter de grands arbres au-dessus d’un parking n’est pas non plus possible, car pour planter un arbre il lui faut au moins l’équivalent de sa hauteur sous terre pour qu’il pousse. Or un parking est fait de béton et de fer, seuls des bacs à fleurs pourraient donc être envisagés. Bacs à fleurs qui, aux dernières nouvelles, ne protègent pas du soleil en pleine canicule… N’hésitez pas à nous envoyer vos remarques sur tous les autres incohérences que vous aurez relevées sur ce projet, il y en a pléthore !

Et c’est bien sûr aussi sur tous ces points que les 6403 citoyen.ne.s nous ont confirmé le souhait de s’exprimer, en plus de refuser le parking Clé-de-Rive.   

A bon entendeur.