Par Didier Bonny, co-président de la section des Vert.e.s Ville de Genève. Texte paru dans son blog de la TdG le samedi 25 avril 2020.

Le déconfinement progressif, à partir de lundi prochain, questionne, notamment, sur la manière dont les personnes vont se déplacer. Pas besoin d’être divin pour anticiper le fait que les transports publics ne vont pas être pris d’assaut en raison de la proximité qui y règne. Comment respecter, en effet, la fameuse distance sociale dans un tram bondé?

Et vu l’incertitude sur l’utilité du masque, encore faut-il en avoir, il est fort probable que celles et ceux qui le pourront, se déplaceront autrement. Certains vont se rendre compte que leur lieu de travail n’est finalement pas si loin à pied, d’autres que le vélo est la meilleure solution et enfin, et c’est là que le bât blesse, les derniers vont être tentés de reprendre la voiture qu’ils avaient délaissée au profit des transports publics se sentant, et on peut le comprendre, plus en sécurité. 

Cette crainte, le Conseiller d’Etat Serge Dal Busco ne l’a d’ailleurs pas cachée lors d’une interview accordée au téléjournal de jeudi soir. Mais on se serait attendu à l’entendre dire ce qu’il allait mettre en œuvre pour promouvoir la mobilité douce, et tout spécialement le vélo dont il n’a même pas prononcé le mot.

C’est pourtant le moment idéal, dans le contexte sanitaire que nous connaissons, de prendre des mesures fortes pour encourager celles et ceux qui se déplaceraient bien à vélo, mais qui n’osent pas le faire par crainte des dangers du trafic. Les déplacements à vélo ont d’ailleurs nettement augmenté ces dernières semaines, ce n’est pas un hasard. Profitons de cet élan! 

Pourquoi ne pas fermer, à l’essai, des voies de circulation aux voitures en les réservant aux vélos? On tient là l’occasion, en plus la saison s’y prête, de faire évoluer durablement nos déplacements en respectant notre environnement et de tirer, ainsi, quelque chose de positif de cette période difficile que nous traversons.