Par Omar Azzabi, conseilller municipal en Ville de Genève

Tout comme les grand-e-s frères et soeurs du Grand Conseil qui prenaient leurs nouveaux locaux dans les bâtiments de l’Union Internationale des Télécommunications, les conseillers-ères municipaux-ales de la Ville de Genève découvraient cette nouvelle enceinte « hightech » qu’est la salle Obasi de l’Organisation Météorologique Mondiale. En effet, des sièges confortables, un écran de diffusion dernière technologie et tout comme à l’UIT, une configuration de placement nouvelle où le Conseil Administratif siège dos aux conseillers-ères municipaux-ales. Selon certain-e-s des « CM », cela apaiserait les mœurs. J’en veux pour preuve certains messages de la part de citoyen-ne-s/téléspectateurs-trices de Léman Bleu reçus par le Président Bertinat au lendemain de la session du mardi se plaignant du « calme » qui régnait dans la salle et d’un certain ennui naissant suite aux premières discussions. S’il est vrai que les discussions étaient plutôt calmes le mardi, ce n’était que partie remise car le mercredi chacun-e a pu reprendre ses bonnes vieilles habitudes. Cette accalmie a néanmoins marqué les esprits puisque pour la première fois depuis de nombreuses années, une soixantaine de points ont été traités au cours de cette session de la rentrée, ceci permettant d’avancer dans l’ordre du jour si long et tant décrié du CM de la Ville. Il faut tout de même dire qu’hormis ce déménagement historique, une certaine révolution est en marche au sein du secrétariat du CM puisqu’exit les impressions papiers à tout va, les CM sont désormais prié-e-s d’utiliser leurs ordinateurs portables afin de consulter les urgences et les amendements qu’ils-elles discutent en plénière étant donné que ces derniers sont maintenant affichés en direct sur un écran géant.

Trêve de bavardage, et revenons à nos moutons. Cette vitesse de croisière intéressante et encourageante a quand même permis, pour la première fois depuis 11 ans, et grâce à un réajustement procédural du Président (notons-le) de renvoyer le projet de budget 2019 directement dans les différentes commissions sans avoir à en discuter longuement en plénière. Ceci a même valu les félicitations de la Magistrate en charge des finances dans les médias locaux[1]. De la même manière, les Comptes 2017 ont été approuvés par l’ensemble des groupes à l’exception du Parti Libéral Radical qui les refusait car ne pouvant pas accepter, je cite ; « un maire qui a tenté de truquer une votation a été condamné au tribunal pour ça, et ça a coûté 100 000 francs aux contribuables ». Au vu de l’ambiance actuelle au sein de ce parti, des soupçons de copinage et de corruption, il paraît délirant d’invoquer de telles raisons… De son côté, notre parti, par le biais de son commissaire aux finances (M. Alfonso Gomez) ont applaudi ces comptes relevant le bonni de 33.5 mio. chf mais ont averti le reste du Conseil à propos de l’attention particulière qui sera portée à la chute des rentrées fiscales dues à PF 17 et à la baisse du centime additionnel voulu par une partie du délibératif de la Ville. En face, la même guéguerre se joue entre un PLR qui veut ralentir le train de la Ville (on ne sait comment d’ailleurs) et un groupe Ensemble à Gauche qui relève, non sans avoir tort, le travail qu’il reste à faire au niveau social et des services publics dont la demande ne diminue pas.

Il tenait également à cœur aux Verts de faire passer une motion d’urgence concernant la piétonisation du Quai des Bergues, actuellement en travaux, et demandée par une pétition de l’Association transports et environnement (ATE) ayant recueillie un peu moins de 2700 signatures en deux semaines à peine[2]. Malheureusement, la nouvelle salle ne permettait pas de dépasser les clichés de l’Entente qui a fait capoter ce projet mettant en avant « la mort du commerce local » et se disant prête à piétoniser la zone en échange d’un parking sous-terrain (comme s’il n’en existait déjà pas aux alentours et comme s’ils n’annonçaient pas déjà leur combat concernant le projet de parking hors norme des Clés-de-Rive). De leur côté, les Verts de la Ville n’ont cessé de rappeler les expériences positives de piétonisation pour le commerce local et l’environnement un peu partout dans le monde (New York, Copenhague, etc.) ainsi que la discrimination qui est faite aux genevois-e-s vis-à-vis de la priorité donnée aux voitures pour atteindre des commerces et un hôtel de luxe les empêchant de profiter d’une des plus belles promenades de la rade.

Pour la petite histoire, nous pouvons féliciter le représentant Verts du Conseil Municipal au Conseil d’Administration des SIG (4 sièges) du nom de Pierre Gautier réélu avec brio en compagnie de Thierry Tanquerel (PS), de Robert Pattaroni (PDC) et de Nicolas Aune (PLR). Enfin, un débat tout aussi symbolique que l’ambiance assez violente qui régnait au sein de ce plénum en début d’année 2018 faisait échouer une motion socialiste pour l’octroi d’un cours de communication non-violente destiné aux conseillers-ères municipaux-ales. Je me réjouissais personnellement de pouvoir communiquer pacifiquement et apprendre de mes homologues de droite dont les mots en plénière et en commission ne cessent souvent de m’étonner, mais ce sera pour une autre fois. Enfin, après maintes discussions, les Verts ont appuyé le vote d’une motion intéressante pour un projet pilote de 6 mois pour l’ouverture d’une bibliothèque municipale le dimanche mettant en avant l’accès à une activité ludique et gratuite pour les familles les moins bien loties de la Ville et du canton.

 [1] https://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/debat-budget-courtcircuite/story/21945007

[2] http://www.ate-ge.ch/nos-sujets/petition-quai-des-bergues/