Par Laurence Corpataux, conseillère municipale en Ville de Genève et candidate aux élections municipales 2020

La vitesse de traitement de l’ordre de jour s’est fortement accélérée lors de cette session : plus de 40 objets votés, du jamais vu depuis le début de cette législature. Ce changement proviendrait-il du manque de transmission télévisuelle pour raison de Grand Conseil ? Du choix de traiter sans débat 5 objets votés en commission à l’unanimité et 5 objets datant des anciennes législatures lors de chaque plénière ?

A la suite d’une question verte, nous avons appris avec étonnement que fin décembre 2019, le Conseil administratif a voté un nouveau réglement de gestion des déchets des entreprises avec une entrée en vigueur au 1er janvier 2020, ceci malgré l’actuel traitement en commission de 3 objets sur le sujet ; et de plus que ce règlement n’est pas encore disponible !

Les Vert.e.s ont déposé.e.s trois nouveaux objets :

  • Une résolution pour le respect du moratoire concernant la mise en place d’antennes 5G sur le territoire municipal, du principe de précaution et pour éviter un déni de démocratie (R-253);
  • une résolution demandant de s’opposer à la construction de l’autoroute du Chablais (R-254) ;
  • une motion pour développer et favoriser la végétalisation des toits du patrimoine bâti de la Ville et des habitations privées par un subventionnement et un guide à l’usage des propriétaires.

Avant les votations du 9 février, il semblait primordial de débattre de la résolution « Plus qu’une simple phobie, l’homophobie est un délit, la Ville Genève soutient sa pénalisation » (R-252). Elle n’a malheureusement pas été débattue malgré l’acceptation de notre demande de son traitement en urgence.

La majorité du Conseil municipal a refusé d’entrer en discussion sur deux de nos propositions pour concrétiser la transition écologique (R-254 et M-1444). La droite et de MCG veulent-ils réellement agir en matière d’urgence climatique ?

Les Vert.e.s ont notamment  soutenu:

  • la demande de crédit d’agrandissement de la Bibliothèque des Eaux-Vives (PR-1360 A) qui selon Uzma Khamis Vanini « propose une meilleure utilisation de l’espace par sa modularisation » (acceptée);
  • la modification du règlement de la salle de concert de l’Alhambra (PR1345 A) qui permet la hausse de la capacité d’accueil maximale de 750 à 1100 places. Pour Antoine Maulini, « cet assouplissement permettra d’élargir l’offre culturelle à la musique actuelle et aux spectacles d’humour » (acceptée) ;
  • la proposition de création de logements coopératifs pour étudiant.e.s au-dessus du musée des pompier.ère.s (P-396 (refusée) et PRD-155 (acceptée)) ;
  • la motion M-1492 qui demande la réhabilitation du parking des Alpes hors sol en 45 logements et le déménagement la gare routière en dessous. Ainsi, la place Dorcière serait libérée des autocars pour être arborisée. Delphine Wuest a annoncé qu’« il était impératif que le terrain reste en main public et la construction de la gare routière soit souterraine » (envoyée en commission) ;
  • la motion M-1469 qui exige un bilan de la politique de la vieillesse pour juin 2020. Pour Laurence Corpataux, « ce bilan doit traverser tous les départements et permettra de poser les objectifs pour les années à venir afin de répondre aux besoins grandissant des seniors et d’éviter des situations discriminantes ». Selon Alfonso Gomez, cet inventaire dévoilera les nombreuses mesures mises en place par la magistrate Ester Alder dont il y salué la politique en la matière.

Pour finir, les Vert.e.s ont soutenu la motion M-1493 demandant « Une carte d’identité municipale pour les mineur.e.s non accompagné.e.s (MNA) en Ville de Genève. » Omar Azzabi a relevé que « pour celles et ceux qui sont sans papiers, une carte d’identité municipale évitera l’exclusion en permettant réellement à toutes et tous d’accéder aux prestations municipales sans discrimination. » Au grand mécontentement de la gauche, le vote n’a eu lieu car à10 minutes avant de la fin de la séance, au moment où il restait deux prises de paroles, la majorité du plénum a voté, la fin de la discussion. Leur argumentation respectait le règlement : aucun.e magistrat.e présent.e dans la salle. Cette manière de faire démontre clairement le manque d’intérêt de majorité du plénum pour l’amélioration des conditions de vie des MNA.