Vincent Milliard

Conseiller municipal

Comme d’habitude, la session s’est ouverte sur une série de questions orales, à l’attention du Conseil Administratif.

Les Vert-e-s ont, notamment, posé les questions suivantes :

  • « Les institutions de la petite enfance des communes de Carouge, Lancy et PLO ont développé, avec le bureau de l’intégration des étrangers, différents associations spécialisées et la HETS l’outil « Entre nous ». Cet outil facilite la communication avec les parents allophone par des images illustrant les situations les plus fréquentes dans une vie de crèche. En ville de Genève, un outil similaire existe-il ou est-il prévu pour la communication avec les parents ou d’autres administrés allophones? Le CA est-il intéressé d’explorer une telle approche? »
  • « Assiste-t-on à un effondrement des populations d’oiseaux en Ville ? D’un côté de nombreux oiseaux nichent sur les balcons d’immeuble au mépris de tout réflexe animal de sauvegarde. Faut-il considérer qu’ils le font par désespoir en raison de la perte de leur habitat ? De l’autre, de nombreux oiseaux omnivores agressifs comme les corneilles, les choucas et les pies envahiraient notre ville. Cette présence accrue se réaliserait au dépend de la diversité des plus petits oiseaux de la famille passereaux. Ce sont ces petits oiseaux enchanteurs comme le moineau, le rossignol ou le merle. Faut-il conclure à la véracité d’un scénario hitchcockien d’oiseaux menaçants prédateurs ? Quel est la situation des populations d’oiseaux en Ville ? A-t ’on des données pour quantifier et objectiver ce ressenti ? 

Débat sur le Règlement d’application de l’IN-6 : « Genève zéro pub, Libérons nos rues de la publicité commerciale! »

Suite au vote positif du Conseil Municipal sur l’IN-6, le Conseil Administratif avait soumis le règlement d’application de cette initiative à l’approbation du Conseil Municipal. Les positions n’ayant pas bougés, depuis l’acceptation de l’initiative par le Conseil Municipal, le même débat et les mêmes arguments ont été émis par les différent-e-s intervenant-e-s. Le groupe des Vert-e-s a soutenu le règlement soumis par le Conseil Administratif, soutenu également (semble-t-il) par une majorité du Conseil Municipal. Certes, cette initiative ne réglera certainement pas tous les problèmes de surconsommation et son application représente une perte financière pour la Ville, mais l’abandon de la publicité commerciale en Ville de Genève est un message politique fort délivré à la population.

Si tout a déjà été dit sur cette initiative, il est intéressant de souligner le rôle pionnier jouer par la Ville de Genève et par l’écho médiatique reçu par cette initiative. Même si le geste peut paraître modeste, il participe à une certaine prise de conscience qu’un changement dans nos habitudes de consommation est nécessaire et que la publicité commerciale n’est pas neutre. Cette dernière participe à infléchir nos comportements que ce soit pour des vols low-cost ou via des promotions ou la mise en avant de produits dont le besoin ne semble, bien souvent, pas prépondérant. En ce sens, la médiatisation de cette initiative participe à ce mouvement de prise de conscience. Les débats ne sont pas complètement terminé puisqu’un troisième débat a été demandé et accepté par le Conseil Municipal.

Débat sur la PRD-289 : « Piétonisation de Rive sans parking souterrain »

Suite à l’aboutissement du référendum contre le projet du parking Clé de Rive, l’alternative (avec l’UDC et le Centre) avait rapidement décidé de relancer un projet de piétonisation sans parking. L’idée était, non seulement, de déposer une initiative de piétonisation (chose faite) mais également de faire une demande de crédit pour pouvoir rapidement démarrer les études pour la réalisation de la piétonisation sans parking. Les habituels fronts sur le futur de la mobilité et l’aménagement du milieu urbain sont restés relativement figés. Malgré un constat général sur le fait que les choses n’avancent pas suffisamment rapidement et un relatif consensus sur la nécessité d’une piétonisation du centre-ville (avec divergence sur le besoin de parkings supplémentaires ou non), une minorité du Conseil Municipal joue la montre et tente de retarder l’émergence d’un vrai projet de piétonisation du centre-ville. Si une majorité a validé cette demande de crédit porté par les Vert-e-s, une minorité aura réussi à obtenir un troisième débat qui nous obligera à rediscuter de cette demande de crédit, lors d’une prochaine séance.

Urgence verte : « Sauver la biodiversité en Ville de Genève: inventorier, définir des objectifs concrets, agir efficacement qu’un inventaire de la biodiversité »

L’urgence des Vert-e-s qui demandait le renvoi en commission de la Motion « Sauver la biodiversité en Ville de Genève: inventorier, définir des objectifs concrets, agir efficacement qu’un inventaire de la biodiversité » a été acceptée. Cette motion demande, notamment, au Conseil Administratif de choisir des indicateurs pertinents pour décrire l’état de la biodiversité en Ville, faciliter la récolte d’information à ce sujet et les échanges entre partenaires, l’inventorier de manière bisannuelle, définir des objectifs concrets et mesurables pour 2030 visant à préserver la Biodiversité et régulièrement communiquer sur l’atteinte des objectifs fixés. Le renvoi en urgence de cette motion permettra son traitement rapide en commission.

Autres urgences

Le groupe des Vert-e-s a également soutenu le vote sur le siège de l’urgence proposée par le groupe Ensemble à Gauche demandant au Conseil Administratif d’intervenir auprès du Canton, pendant la période d’élaboration et de finalisation du projet de PLQ au PAV-Acacias 1, afin que la Ville obtienne une surface adéquate pour le bâtiment de la nouvelle école et de son préau, que la Ville puisse réaliser une crèche dans un bâtiment indépendant, que ce nouveau quartier dispose d’un parc de proximité de dimensions suffisantes pour accueillir les diverses activités de la population du quartier, que soit pris en considération la vie culturelle ainsi que d’autres équipements socioculturels afin de rendre ce futur quartier vivant et convivial et que, conformément aux engagements pris par le Conseil administratif, la Ville de Genève exige que l’ensemble des bâtiments, les espaces ainsi que les aménagements privés et publics soient conformes aux principes de l’accessibilité universelle. Il s’agit de demande à ce que les futurs PLQ du PAV prennent mieux en compte les besoins en aménagements publics qui devront, en partie, être élaborés par la Ville. Il a souvent été reproché le manque de coordination et d’anticipation, en matière d’aménagements publics, aux différents acteurs lors de l’élaboration d’un PLQ. Il paraît nécessaire, désormais, d’agir dès l’élaboration des PLQ pour les intégrer aux projets de développement.

Résolution : « Donnons un cadre au développement de l’aéroport de Genève à l’horizon 2030 » (R 217 A)

Un long débat a eu lieu sur une Résolution Verte de 2017 demandant « Donnons un cadre au développement de l’aéroport de Genève à l’horizon 2030 » dans la lignée de l’initiative pour un contrôle démocratique de l’aéroport. Un long débat a eu lieu sur le futur de l’aéroport et, si quelques inepties et attentes béates vis-à-vis d’une évolution technologique miraculeuse permettant de rendre l’aviation complétement neutre en carbone (voir positive !!!) ont été énoncées, une majorité du Conseil Municipal a reconnu que des efforts devait être fourni par le secteur de l’aviation (et l’aéroport de Genève) pour réduire ses émissions carbones et que le secteur devait évoluer. Malgré cela, les fronts sont restés figés, lors du vote final, sur cette résolution qui a tout de même recueilli une majorité de soutien de la part des conseiller-ère-s municipaux-les.

Motion verte : « Déchets électriques et électroniques: favorisons le recyclage! » (M 1315 A)

Le dernier point traité concernait également motion verte demandant un meilleur recyclage des déchets électriques et électroniques. Cette motion demande à la Ville de renforcer ses actions de proximité pour faciliter le recyclage. Elle a été renvoyée par une majorité du Conseil Municipal au Conseil Administratif, après traitement en commission. Néanmoins, le coût et le risque de doublon dans la mise en œuvre (alors que les magasins ont déjà l’obligation de récupérer) de ces mesures font douter d’une réelle volonté de la part du Conseil Administratif d’avancer sur le sujet.