Chères Vertes,

Chers Verts,

Les récents articles de presse ne vous auront pas échappé : les fronts bougent en matière d’urgence sociale. Quand le dispositif hivernal de prise en charge fermait ses portes début avril, ce sont des dizaines de personnes qui se sont subitement retrouvées à la rue. Cette année, l’inacceptable n’est plus accepté ; les associations ont réagi, entraînant dans leur sillage un sursaut politique.

Le Conseil municipal, par l’entremise du MCG, a mis sur la table un projet de délibération chiffré à hauteur de 1,8 millions pour mettre les sans-abri à l’abri. Il est réjouissant de constater que tous les groupes politiques appuient la nécessité d’apporter des moyens plus importants pour lutter contre la précarité. Le Délibératif n’avait d’ailleurs pas hésité à voter 1,5 millions supplémentaires lors des débats budgétaires de décembre dernier : CHF 500’000.- de subventions pour un accueil digne des familles, et un million qui nous a permis de poursuivre l’ouverture de l’abri estival de Richemont – une prestation assurée pour la première fois l’an passé, grâce à la Croix-Rouge – pour les personnes très précarisées et touchées dans leur santé.

Ces 1,8 millions correspondraient, pour les auteur.e.s du projet de délibération, à la mise en place d’une Halte de nuit à l’année pour 100 personnes. Ce lieu de répit a concrètement ouvert ses portes début avril, dans les locaux du CARÉ aux Acacias. Il pallie actuellement à un manque, je ne peux, à titre personnel, me contenter d’un endroit où les couches sont dressées à même le sol ; c’est une solution transitoire.

Les familles sont pour leur part hébergées dans une maison prêtée gratuitement par l’Etat au 58, avenue de la Roseraie. Elles ont tout d’abord été prises en charge par l’Armée du Salut, comme les trois années précédentes ; Païdos prend le relais dès aujourd’hui. Cette association est reconnue pour son approche par la psychologie et le soutien qu’elle apporte aux enfants. Le financement supplémentaire prévu par le texte du Conseil municipal permettrait de pérenniser la prestation et d’étendre les horaires de prises en charge et l’accompagnement social. 

Le projet de délibération a été renvoyé hier soir à la commission de la cohésion sociale, où je serai très prochainement auditionnée. Ce sera pour moi l’occasion de mettre sur la table les différents scénarios que nous projetons avec le Service social, afin d’assurer la mise à disposition de 200 places à l’année. Nous ferons également le point sur les besoins des associations. Notamment, de l’Armée du Salut, qui va quitter son Accueil de nuit vétuste du chemin Galiffe pour investir les nouveaux locaux du « Passage », à Sécheron. 90 places seront mises à disposition au lieu des 38 actuelles, mais l’association fait une demande de subvention de 1,5 millions supplémentaires à celle que nous octroyons aujourd’hui…

Evidemment, la Ville ne peut pas répondre à tous les besoins toute seule. Les autres communes et le canton doivent faire leur part, des financements privés doivent être trouvés. Je continuerai à me battre auprès de ces différentes instances comme je l’ai fait pendant des mois pour qu’elles comprennent la plus-value de mettre les gens à l’abri et de s’occuper d’eux avant que leur situation ne dégénère.

Si l’instant est critique, nous avançons néanmoins vers l’objectif « zéro sans abri » inscrit dans la Feuille de route du Conseil administratif pour cette législature. Avec deux priorités claires : d’une part les enfants, et leur famille, pour qui nous travaillons d’arrache-pied à trouver des solutions ; d’autre part les personnes malades, qui voient leur prise en charge être assurée pour la deuxième année consécutive sans discontinuité.

Autre raison de se réjouir : les studios mobiles de Fort-Barreau sont en train d’être installés derrière la gare. Dès le mois de juin, les 19 logements relais seront investis par leurs locataires. Leur accompagnement social sera pris en charge par l’équipe de l’Unité logement temporaire (ULT) du Service social ; une travailleuse sociale hors murs a été engagée spécialement pour travailler avec les personnes et les aider à remettre le pied à l’étrier. Puisse cette première en Ville de Genève faire tâche d’huile !

Solidairement vôtre,

Esther Alder

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