Chères Vertes, Chers Verts,

Internationale et multiculturelle, la Ville de Genève va traduire de nombreux supports d’information en cinq langues étrangères, à savoir en anglais, espagnol, portugais, albanais et arabe ; des idiomes sélectionnés selon trois critères : le nombre de locuteurs à Genève, le pourcentage de ces personnes ne parlant pas le français et leur risque d’isolement. Un pas décisif en direction des nouveaux arrivants qui s’installent chaque année dans notre ville. Ils sont en effet près de 20’000, soit 10% de la population (pour presque autant de départs).

Dans le contexte genevois, le multilinguisme constitue un état de fait. Avec près de 50% d’habitant-e-s d’origine étrangère, il était temps de développer une communication adaptée aux expatrié-e-s de la Genève internationale tout comme aux différents groupes de migrant-e-s. Toutes les grandes villes le font. 

Ville-centre d’une agglomération transfrontalière, Genève est également une ville-monde, où  15% de la population ne parle pas l’une des langues nationales. En traduisant certains documents dans leur langue d’origine, on ne maintient pas ces personnes à l’écart. Il s’agit plutôt de tenir compte du fait que nombre d’entre elles ont vécu des situations très difficiles, voire des traumatismes. Il est donc délicat de leur imposer directement l’apprentissage du français. En outre, on sait que le non-recours aux prestations est une réalité qui frappe un pourcentage important des ayants-droit ; éviter cet écueil est un autre des objectifs de ces traductions.

L’expérience montre également que les traductions de documents de base favorisent l’intégration et influencent positivement les personnes, qui sont ensuite en mesure de mieux exercer leurs droits et leurs devoirs. De plus, les personnes nouvellement arrivées à Genève avaient jusqu’ici tendance à chercher des informations uniquement au sein de leurs communautés. Nous proposons par conséquent un véritable changement de paradigme.

Ces documents concernent aussi bien mon Département de la cohésion sociale et de la solidarité (avec, par exemple, la présentation du Bureau d’information Petite enfance et des Maisons de quartier) que le Département de la culture et du sport (avec les Bibliothèques municipales et les horaires des infrastructures sportives), ou encore les services de la Voirie et notamment le tri des déchets. Raison pour laquelle, la semaine passée, j’ai exposé à la presse le développement de cette offre en compagnie de mes collègues Sami Kanaan et Guillaume Barazzone.

Par ailleurs, depuis décembre 2015, des Permanences multilingues sont disponibles dans les quatre Points info-services de la Ville. Elles permettent aux personnes qui ne parlent pas le français d’avoir accès à de nombreux renseignements grâce à la collaboration des associations partenaires qui viennent assurer ces permanences. Ce projet-pilote sera évalué en juin.

L’offre sera élargie prochainement au Service des espaces verts, à la Gérance immobilière municipale et au Service des pompes funèbres, ainsi qu’au site internet de la Ville, qui publiera des informations en anglais.

L’accessibilité des prestations pour les personnes allophones est l’un des volets du Programme stratégique de développement durable du Conseil administratif. Pour ce qui relève de l’accessibilité, notre prochain objectif sera de rapprocher les prestations délivrées par l’administration de la Ville de Genève des personnes en situation de handicap.

 

Polyglottement vôtre,

Esther Alder

Les actualités de mon Département et les miennes sur ma page facebook (www.facebook.com/estheralder-solidaire)