Pourquoi je ne serai pas Maire en 2014-2015
Chères Vertes et chers Verts,
Vous avez peut-être appris par la presse que je ne prendrai pas la Mairie, comme annoncé en début de législature… en 2014… C’est-à-dire… dans 2 ans ! J’ai informé la présidence des Verts-Ville et le Conseil administratif de ma décision, il y a déjà quelques semaines… Je pensais m’en expliquer en temps voulu, c’est-à-dire au moment de changement de mairie.
Cette question est devenue tout-à-coup d’une brûlante actualité ! Même si je n’en comprends pas tout-à-fait l’urgence, je saisis l’occasion pour vous exposer mes motifs. Vous allez voir qu’ils sont simples… et qu’ils sont verts… En effet, si nous avions respecté l’ordre protocolaire pour l’attribution des années
de mairies, étant un peu plus âgée que Sami Kanaan, il aurait été d’usage que je prenne mon tour la quatrième année, soit du 1er juin 2014 au 1er juin 2015. Mais il faut savoir être pragmatique, travailler de manière collégiale et garder toujours à l’esprit la cohérence de notre action, non pas seulement en tant que Conseillère administrative, mais également et surtout en tant que Collège exécutif.
La presse – ou l’opinion publique – accuse souvent les Conseillers administratifs d’être en concurrence permanente les uns contre les autres. J’ai toujours préféré la collaboration à la concurrence, et cela m’a toujours réussi. Je n’ai pas l’intention de changer sur ce point.
Il se trouve que le 19 mai 2015, nous fêterons le 200ème anniversaire de l’entrée de Genève dans la Confédération ; la Ville de Genève participera à de nombreuses festivités culturelles. Sami Kanaan, qui est en charge de la Culture, tenait beaucoup à être Maire durant cette année de festivité. Par souci de
cohérence, je lui laisse volontiers la place. Je prendrai la Mairie l’année suivante, ce n’est qu’une rocade. Mais quel pataquès dans le landernau genevois !
En effet, je ne vois pas en quoi cela peut poser un problème aux Genevoises et aux Genevois ; je sais depuis longtemps, et notamment depuis que je préside le Département de la Cohésion sociale et de la solidarité, que les habitants et les citoyens de Genève ont des soucis un peu plus sérieux (emploi, logement, santé, niveau de vie, qualité de la vie, etc.) que de savoir qui sera Maire ou pas, et
durant quelle année. Les médias ont été surpris, car ils partent du principe que seule la visibilité médiatique – lors des grands événements – est importante pour la notoriété politique. Et ils pensent aussi que toutes les femmes et les hommes politiques fonctionnent sur le même modèle, ce qui n’est pas vrai.
Je ne suis pas Verte par hasard ! J’ai adhéré aux Verts, car nous avons toujours dit que nous ferions de la politique autrement. Moi, je fais depuis toujours de la politique autrement et je compte bien continuer !
Les électeurs savent combien et comment je travaille. Ceux qui m’ont vu à l’oeuvre savent, quant à eux, quelle est mon efficacité dans l’action ; et c’est pourquoi je me suis fait bien élire en avril 2011.
Bien sûr je vais me retrouver un peu moins sous les projecteurs pendant cette année de festivités, mais j’ai toujours pensé que la meilleure visibilité est celle que l’on acquiert par la qualité du travail accompli. Et celle-ci se mesure dans un bilan et dans des projets. Pour moi la qualité de l’engagement, c’est être là où l’on est sûr de « faire une différence ».
Merci aux Verts aussi ! Je me suis sentie très soutenue, et cela me fait chaud au coeur de constater une nouvelle fois, que nous avons l’art, non seulement de savoir respecter et valoriser notre diversité, mais également d’être solidaires les uns des autres dans l’action.
Esther Alder
Conseillère administrative
Ville de Genève