Chères Vertes,

Chers Verts,

La perte d’un proche est un événement qui nous touche toutes et tous lorsqu’elle surgit dans nos vies. Et quand la mort frappe des jeunes, elle est encore plus brutale, surtout quand elle survient de manière inattendue, par le biais d’une maladie ou d’un suicide. Le Service des pompes funèbres, cimetières et crématoire dont j’ai la charge organise une journée de réflexion en deux volets, le samedi 15 septembre, à la Maison de quartier du Plateau (face à l’entrée du cimetière de Saint-Georges). Le matin, de 11h à 12h30, l’idée est de donner la parole aux jeunes, dans le cadre d’un « Café mortel ». Pour faire honneur à la tradition de cette institution dont le sociologue Bernard Crettaz est à l’originie, un repas convivial suivra, avant un après-midi de réflexion et de travail consacré à la thématique.

Avec l’avènement des réseaux sociaux, les professionnel-le-s qui accompagnent les familles ont vu des pratiques inédites se propager auprès des jeunes. Les groupes d’ami-e-s sont par exemple souvent très présents et réconfortent. Les gestes et les rites pratiqués, quant à eux, témoignent d’une grande créativité. La parole reste par contre difficile à libérer. Ce « Café mortel » à l’intention des jeunes veut les aider à extérioriser leurs émotions et partager les rituels élaborés pour faire face au deuil. Ou tout simplement leur permettre d’être écoutés, en toute confidentialité. Et pour assurer ce cadre protégé, on demande aux jeunes de s’inscrire au 022 418 62 05.

Durant une dizaine d’années, Bernard Crettaz a animé plus d’une centaine de « Cafés mortels » dans des bistrots de Suisse romande. L’objectif ? Briser le tabou qui entoure la mort dans le contexte occidental ; en finir avec « la bonne fin », dans notre société consumériste que se voile volontiers la face quand l’inacceptable surgit. Nous avions déjà invité cet ancien Conservateur de la section Europe du Musée d’ethnographie en tant qu’expert des rites funéraires dans le cadre des cérémonies relatives aux 150 ans du Service des pompes funèbres, il y a deux ans.

Des «cafés mortels» et autres initiatives de ce type ont d’ailleurs déjà été organisés à Cité Seniors et plus récemment à la Maison de quartier de Saint-Jean, à l’initiative d’une association cofinancée par la Ville et par le Canton. Le dialogue entre les générations est également extrêmement important à mes yeux, dans le but de faire vivre la cohésion sociale. Et pour tous ceux – jeunes et moins jeunes – qui s’intéressent à ces questions, enseignant-e-s, animateurs/-trices… l’après-midi se poursuit avec des conférences, une table-ronde et même un spectacle humoristique.

Enfin, vous dire que j’ai toujours eu le souci de faire sortir la mort du strict cadre des cimetières et des institutions. L’exposition Open End, qui s’est déroulée au cimetière des Rois dans le cadre du 150ème suscité, participait par exemple de cette volonté. D’autres expositions et conférences ouvertes au public ont été organisées dans et autour de la villa Concorde, en associant des communautés religieuses, des représentant-e-s du monde médical, ainsi que les milieux associatifs.

Le 15 septembre prochain est un jour important pour les Verts genevois puisque la matinée de notre Congrès annuel est dévolue à l’élection des membres du comité et de la présidence. Pour ma part, je le quitterai sur la pause de midi, pour introduire dès 13h30 l’après-midi de réflexions. Quel que soit votre choix, je vous attends nombreuses et nombreux, jeunes et moins jeunes, pour écouter des paroles expertes et échanger bâtons rompus !

 

Rituellement vôtre,

Esther Alder

Le programme complet de la journée sur www.ville-geneve.ch.

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