Les familles plurielles et l’école : les enfants au centre !
Les 24 et 25 mai derniers s’est tenue la deuxième Conférence nationale sur les familles arc-en-ciel. Cette dernière avait pour thème les relations entre les familles dont au moins un des parents est homosexuel, bisexuel ou transgenre, et les institutions liées à l’enfance, notamment les professionnels qui y travaillent. De nombreux intervenants aux compétences diverses et aux expériences multiples ont pu parler de la thématique de la vie scolaire des enfants grandissant dans des familles arc-en-ciel. De nombreux exemples et témoignages ont enrichi le débat. Ils ont permis aux professionnels et au grand public de s’approprier un thème délicat, pour ne pas dire tabou.
Les familles plurielles sont les familles recomposées. Divorce, remariage, monoparentalité, famille d’accueil ou d’adoption, les réalités et les vécus sont infiniment variés. La question de la rupture de filiation et de la légitimité parentale est alors centrale et permet de mettre en exergue l’importance prépondérante qu’a l’engagement émotionnel pour faire une famille.
Malheureusement, de nombreuses personnes doivent faire face à des discriminations et à des préjugés du fait de leur choix de vie ou de leur identité de genre qui relèvent de la sphère privée. Des familles se forment pourtant, des enfants grandissent et sont éduqués avec toute l’attention et l’affection dont ils ont besoin, comme on peut l’attendre de n’importe quelle famille. Pas une ombre au tableau donc, me direz-vous. Oui, sauf que, souvent, la stigmatisation qui affecte les parents affecte aussi les enfants, notamment dans leur lieu de socialisation privilégié, les institutions de la petite enfance et l’école.
Cette conférence est une occasion pour moi de rappeler mon attachement au respect de toutes les familles. L’épanouissement personnel d’un individu dépend aussi de sa capacité à choisir librement le type de famille qu’il désire créer et dans laquelle il souhaite vivre, sans être l’objet de préjugés ou de discriminations. Pour cette raison et parce que la diversité est une richesse sociale, les pouvoirs publics se doivent de créer les conditions d’un vivre ensemble sain pour tout le monde.
Aussi, je tiens à ce que tous les enfants soient accueillis avec la même ouverture dans les institutions de la petite enfance, ceci quels que soient leur provenance, leurs cultures, leurs habilités ou leur contexte familial. À cet égard, j’appuie tous les projets de formation continue dans le secteur de la petite enfance qui vont dans ce sens et qui permettent aux professionnels de se comporter adéquatement auprès de tous les interlocuteurs.
Au-delà même de la cohésion sociale, l’enjeu du respect des différences dans les institutions de la petite enfance et à l’école est une question de justice!
Je tiens à remercier Yves de Matteis et Anne Moratti pour leurs réflexions.
Avec mes plus verts sentiments,
Esther Alder
Conseillère administrative Ville de Genève