La répartition des cinq Départements en Ville de Genève a été arrêtée mercredi 18 mai en fin d’après-midi! Je suis désormais à la tête d’un département que j’ai proposé de renommer « Département des Solidarités et de la cohésion sociale ».

Je suis extrêmement heureuse du résultat ! Et cela me donne déjà des ailes !Tout d’abord parce que j’ai le profond sentiment que chacun des élus est reparti satisfait de nos choix consensuels, puisque nous n’avons jamais eu besoin de voter pour trancher. Un Win-Win-Win-Win-Win n’est jamais assuré dans un exécutif… Et c’est de bon augure pour la législature qui nous attend !Ensuite, je suis particulièrement ravie du résultat, parce que j’ai obtenu exactement ce que je voulais : le social.J’ai souhaité que le département du Social soit recentré sur ses priorités : les solidarités et la cohésion sociale ; et j’ai obtenu d’en élargir le champ. Je ne me suis donc pas battue pour conserver le service des Espaces verts, ni celui des Sports qui étaient, depuis quatre ans, rattachés un peu artificiellement au Social. Il était plus cohérent que ces services retournent dans d’autres départements. Les Verts ne sont-ils pas ceux qui savent que « plus » ne signifie pas toujours « mieux » ? Et qu’il est préférable de travailler en concentrant ses objectifs, dans un souci de cohérence, plutôt que de collectionner les services et les budgets ?

J’ai par contre obtenu de pouvoir travailler sur la culture et le sport de proximité, c’est-à-dire sur les activités culturelles et sportives qui doivent prendre place dans les quartiers et qui contribuent ainsi à la fois à la promotion de la santé et à celle de la cohésion sociale. Je me réjouis ainsi de collaborer étroitement avec Sami Kanaan (Département de la Culture et des Sports) pour mettre en œuvre cette politique. Je convaincrai le Conseil municipal du bien-fondé de cette nouvelle orientation et, le cas échéant, je demanderai des moyens supplémentaires pour sa mise en œuvre.

Par ailleurs, j’ai plaidé pour que les Unités d’action communautaire restent la base de l’action socio-sanitaire dans les quartiers et je me réjouis également de collaborer avec Sandrine Salerno (Département des Finances et du Logement) et son « tout nouveau » Service du développement durable, pour mettre en place une véritable « politique de quartiers durables et solidaires » : c’est ce qui se trouve à la fois dans le programme des Verts et dans l’accord de législature avec nos partenaires de la gauche.

Je suis certaine que cette politique transversale de proximité, en coordination notamment avec les services de Pierre Maudet (Département de l’Environnement urbain et de la Sécurité) renforcera la responsabilité individuelle ainsi que la sécurité collective. Le pilotage des Contrats de quartier est un bon instrument pour cela.

J’ai donc les moyens de mettre en œuvre le programme sur lequel j’ai fait campagne et pour lequel j’ai été -bien- élue. Je vais m’inscrire en continuité avec le travail de mon prédécesseur, Manuel Tornare, dont le bilan a été largement reconnu comme positif. Parallèlement à la poursuite et au renforcement des programmes actuels, voici mes cinq chantiers prioritaires :

« Urgence logement »

Comme je l’ai dit et répété durant toute la campagne, un de mes objectifs immédiats est de répondre à la problématique du manque de logement d’urgence ; car même si nous savons bien que la crise du logement que connaît notre canton frappe sévèrement tous les Genevois, et notamment les classes moyennes, nous savons également que la crise frappe très durement les plus fragiles, les plus isolés, les plus démunis et les plus marginalisés de notre société : il faut donc construire des logements d’urgence, et vite ! Je vais ainsi lancer, dès mon entrée en fonction début juin, une réflexion sur cet objet en collaboration avec Rémy Pagani (Département des Constructions), afin de caler cette politique de construction d’urgence avec la politique générale de construction de logement social.
 Il faut également mettre sur pied un « Fonds d’urgence loyer » (pour éviter les expulsions et trouver des solutions provisoires négociées avec les propriétaires et régies de la place pour des personnes qui se voient dans l’incapacité de payer leur loyer pendant quelques semaines ou quelques mois.

Etendre et renforcer l’accueil préscolaire et parascolaire

Un accueil de qualité en crèche et dans le parascolaire est essentiel pour équilibrer la vie de famille, harmoniser vie privée et vie professionnelle (notamment pour les femmes), soutenir les familles (en particulier les familles monoparentales) dans leurs tâches éducatives, et enfin permettre une véritable égalité des chances pour tous les enfants en âge scolaire, quelle que soit leur origine sociale ou culturelle. La Loi cantonale sur l’horaire continu offre de nouvelles opportunités. Il faut donc se donner de nouveaux moyens pour étendre les heures de prise en charge (le matin, à midi, en fin d’après-midi, week-end et vacances), tout en continuant à améliorer la qualité d’accueil à la fois sur le plan matériel et pédagogique (là encore, « mieux » ne veut pas nécessairement dire « plus »). Il nous faudra donc, tout en renforçant les structures existantes, inventer d’autres modes de prises en charge en stimulant le tissu associatif et coopératif. L’appui à la parentalité devra également être renforcé en collaboration avec les associations locales.

Des « points info-services publics » dans tous les quartiers

L’administration est souvent difficile d’accès, notamment pour les personnes qui en ont le besoin le plus immédiat. Il faut donc démultiplier les « points infos services publics » dans les quartiers : un lieu, public ou privé, facilement reconnaissable (signalétique simple et visible), où l’on est accueilli quelle que soit sa demande, sa question ou son « problème », où l’on est écouté, où l’on peut effectuer un certain nombre de démarches directement ou être redirigé sur un service (municipal ou cantonal) compétent ou une association spécifique. Il ne s’agit pas de recréer forcément, de toutes pièces, de nouveaux espaces, mais de négocier avec les espaces existants, différents dans chaque quartier (école, ancien Centre d’actions sociales et de santé, Maison de quartiers, poste, centre commercial, bistrot, pharmacie, etc.) ces « points info-services publics ».

Renforcer l’appui aux aînés

Notre population vieillit et la tendance s’accélère. C’est le problème de santé publique numéro un pour les sociétés comme les nôtres. Il est donc urgent de repenser notre manière d’accompagner le vieillissement : promouvoir la santé physique et psychique, dès avant l’âge de la « retraite » professionnelle et jusqu’au très grand âge, est une mission qui doit être déployée au plus proche des personnes, en lien avec leur entourage direct, dans leurs îlot d’habitation, leurs rues, leurs quartiers… En collaboration avec la FSASD et les EMS, mais également avec les écoles et les collèges, j’ai l’intention de créer dans chaque quartier des dispositifs permettant à la fois le soutien communautaire à la personne et la solidarité intergénérationnelle.

Un-e Délégué-e pour renforcer la coopération avec le monde associatif
L’action sociale de proximité – qu’elle se tisse autour des solidarités ou qu’elle vise à renforcer la cohésion sociale – doit compter sur un tissu associatif solide et souple. Les collectivités publiques ne peuvent pas tout faire, ne savent pas tout faire !

Quand les associations existent, il faut les aider à mieux comprendre les requêtes des administrations publiques, à mieux travailler de concert les unes avec les autres, à mieux faire connaître les p
restations sociales qu’elles offrent. Quand elles n’existent pas dans un quartier, alors que les demandes existent, il faut se demander pourquoi et, le cas échéant, donner un petit coup de pouce au départ. C’est pour renforcer le monde associatif que je compte ouvrir un poste de Délégué-e aux associations qui œuvrent dans le social. Par ailleurs, je suis d’avis que la Ville développe des prestations en matière de médiation (notamment de médiation de voisinage), et que nous ouvrions un poste dans l’administration municipale ou que nous travaillions en partenariat avec des associations existantes.

Voilà les cinq priorités que je proposerai dès le mois de juin au Conseil administratif pour faire face aux défis sociaux contemporains que Genève doit relever.

Ma méthode de travail : la concertation

Pour moi, l’action sociale municipale doit à la fois savoir penser en fonction des besoins de populations spécifiques et être très pragmatique sur le terrain, c’est-à-dire être mise en œuvre de manière la plus décentralisée possible, quartier par quartier.

Vous me verrez donc souvent dans les quartiers à l’écoute des problèmes quotidiens, mais aussi des projets des habitants. Je me réjouis de vous y rencontrer, dans la rue ou dans vos associations ! Genève est une ville riche et il faut que cette richesse profite à tout le monde ! Genève est une ville dont la richesse dépend aussi – et surtout –de ses habitants dont nous avons le devoir de valoriser ensemble les qualités culturelles et humaines!

Depuis 25 ans je travaille avec les plus démunis. Et j’ai appris à voir avec leurs yeux. Je ferai donc en sorte d’analyser chaque proposition de mes collègues du Conseil administratif, en portant une attention particulière au fait que la politique proposée ne péjore jamais la qualité et le niveau de vie des plus pauvres d’entre nous.

Une nouvelle fois j’aimerais, pour conclure, remercier très chaleureusement les électrices et électeurs qui m’ont accordé leur confiance le 17 avril 2011, ainsi que tous ceux et celles qui ont apporté un soutien sans faille à ma candidature (je sais qu’ils se reconnaîtront).

Je suis fière de la responsabilité qui m’a été confiée et vous pouvez compter sur moi pour défendre non seulement, les idées contenues dans le programme de législature des Verts, mais également pour œuvrer en harmonie avec le Conseil municipal afin d’améliorer la vie de tous les Genevoises et des Genevois, et de construire une Ville plus solidaire, une Ville où il fasse mieux vivre, une Ville où chacun et chacune puisse avoir une place digne et où ensemble nous saurons faire reculer l’exclusion, les discriminations, le racisme, la xénophobie et la tentation de repli populiste.

Esther Alder
Conseillère administrative
Ville de Genève