L’accueil hivernal d’urgence a ouvert ses portes… Demain, un hébergement dans la dignité toute l’année ?
Chères Vertes, Chers Verts,
Il ne vous aura pas échappé qu’il fait froid ces jours-ci à Genève, avec des températures à l’aube de l’ordre du 0°, voire négatives. Imaginez-vous un instant, lorsque vous sortez de chez vous le matin, avoir passé toute la nuit dehors… Voilà qui justifie pleinement le dispositif hivernal d’urgence que la Ville – et elle seule – met en œuvre pour la 17ème année consécutive. C’est une absolue nécessité si nous voulons éviter des drames !
La nuit passée, 152 personnes (134 hommes et 18 femmes) ont passé la nuit au chaud dans les abris des Vollandes et de Richemont. Ce dernier est plus particulièrement conçu pour les femmes et les personnes gravement malades, sur le plan physique et psychologique.
Les abris ne sont pas encore pleins (capacité maximale de 200 places) parce que les personnes attendent les périodes de grands froids pour entrer dans le dispositif et bénéficier des 30 nuits qui leur sont proposées. A ma demande, et en fonction des places disponibles, j’ai demandé au Service social d’appliquer cette limite des 30 nuits avec bon sens et humanité.
Les tournées nocturnes ont justement pour objectif d’apporter un peu de soutien – boissons chaudes, couvertures, mais aussi quelques mots de réconfort – à celles et ceux qui restent dehors. Depuis l’an passé, nous avons également développé un partenariat avec les HUG pour faire intervenir des infirmières dans les abris et améliorer ainsi la prise en charge sanitaire des personnes.
Par ailleurs, un Accueil familles est mis en place à l’abri pc des Pâquis. Il recevait la nuit passée 39 personnes (pour 50 places disponibles), dont 20 mineurs. Il est géré par l’Armée du Salut, et cofinancé par la Ville, le Canton, et des institutions privées.
Accueillir de manière inconditionnelle, gratuite, et le plus dignement possible durant la période froide est une chose. Les personnes de passage trouvent ainsi un lieu de répit, avant de repartir vers un avenir que nous leur souhaitons meilleur.
Ce dispositif hivernal, qui se développe qualitativement, est néanmoins largement insuffisant, notamment pour celles et ceux qui doivent quitter les abris à la fin de l’hiver et retrouver les rues de Genève. Ces personnes souffrent particulièrement durant la période estivale (déshydratation entre autre). Tant que la rue les abîmera, pas de retour possible pour elles, pour eux, à un logement pérenne, à un emploi.
Mon objectif, vous le savez, est de leur proposer un hébergement digne toute l’année !
Suite à l’acceptation par le Conseil municipal de la motion M-1040 «Pour un lieu d’accueil de nuit à l’année destiné aux personnes à la rue » en 2016, puis dans le cadre de la Loi sur la répartition des tâches entre les communes et le canton (LRT), j’ai insisté pour que le dispositif d’aide sociale aux plus démunis puisse être coordonné de manière intercommunale, et financé par l’ensemble des communes.
Ces derniers mois, les discussions entre le Canton, l’Association des communes genevoises (ACG) et la Ville se sont intensifiées. Pour ma part, j’ai rappelé, tout au long des discussions, les priorités de la Ville, à savoir :
- l’objectif zéro sans-abri qui figure dans la Feuille de route 2015-2020 du Conseil administratif ;
- la nécessité de fournir une base légale à l’accueil d’urgence ;
- un financement partagé avec les communes pour mettre en palce un accueil à l’année..
Les négociations suivent leur cours ; je compte bien entendu vous tenir informés de leur issue.
Dans l’immédiat, pour signaler la présence d’une personne sans abri dormant dans la rue, le numéro de téléphone à composer est celui du Service social (022 418 47 00). Le 144 reçoit votre appel en cas de déclenchement du Plan grand froid.
Solidairement vôtre,
Esther Alder
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