Chères Vertes, Chers Verts,

Sur mon initiative, quelque 60 villes membres de l’Initiative des villes pour la politique sociale ont pris l’engagement de renforcer l’accueil des migrants. Vendredi dernier à Zürich, elles ont en effet signé la déclaration « Villes refuges » et adopté un document de stratégie sur la politique d’intégration.

A l’échelon municipal qui est celui de la proximité, ces collectivités publiques revendiquent ainsi un rôle majeur dans la politique d’asile. La Déclaration manifeste en effet la détermination des villes à collaborer davantage entre elles, mais aussi avec les cantons et la Confédération.

Par le biais de ce texte, elles s’engagent notamment à diminuer les obstacles administratifs pour intégrer plus rapidement les migrant-e-s dans le marché du travail et la société, à encourager la cohabitation entre toutes les communautés culturelles, et à mettre à disposition des hébergements en surface.

Vous le savez chères Vertes et chers Verts, nous habitons de plus en plus dans les villes et ce à l’échelle mondiale ; la  dimension urbaine de la politique d’asile devient dès lors une évidence. Sur ce plan, les villes doivent gérer non seulement les défis immédiats posés par l’accueil des migrants, comme l’hébergement, mais aussi le défi plus large de l’inclusion.

Dans cette optique, il faut s’attendre à ce que des centaines de milliers de personnes continuent à fuir les guerres, les persécutions, le dérèglement climatique et la pauvreté qui sévissent dans leur pays. De nombreux migrants vont donc s’établir et vivre dans nos villes.

Nous ne devons pas avoir peur de cela. Aujourd’hui déjà, la Ville de Genève accueille chaque année quelques 20’000 nouveaux résident-e-s pour presque autant de départs (soit environ 10% de sa population) ! Qui le sait ? La diversité est une chance, une richesse pour nos sociétés.

De plus, la situation que nous vivons reste sans commune mesure avec celle du Liban par exemple, pays limitrophe du conflit syrien. Selon Rolf Widmer, directeur du Service social international (SSI), interviewé hier matin sur la RTS au sujet du refus par les Bernois-e-s d’un crédit cantonal pour l’accueil de mineurs non accompagnés, le pays du cèdre accueille 500’000 enfants déracinés sur son territoire et parvient à en scolariser près de 300’000…

Pour ce qui relève du document de stratégie concernant la politique d’intégration, il contient une série de recommandations pour améliorer la prise en charge des migrant-e-s, notamment dans les domaines de l’hébergement, de l’inclusion dans le monde du travail, de la santé, de l’éducation et de la formation. Fait notoire, les villes s’engagent à renoncer à la notion problématique de l’admission provisoire et à soutenir la proposition du Conseil fédéral d’introduire un statut de protection.

L’idée de cette Déclaration remonte à 2015, année où 40’000 personnes avaient déposé une demande d’asile en Suisse. A l’instar des Délibératifs de plusieurs villes suisses, le Conseil municipal s’était ému de la situation dramatique des migrant-e-s et avait accepté une motion qui demandait au Conseil administratif de réfléchir à la création d’un réseau de villes refuges en Suisse. Mandatée par le Conseil administratif dans ce dossier, j’ai pris contact dans un premier temps avec les villes de Lausanne, Berne et Zurich, que je tiens à remercier pour leur disponibilité et leur ouverture. L’Initiative des villes pour la politique sociale s’est ensuite intéressée à notre démarche et a proposé de la soumettre à ses membres. Merci à elle !

Je suis fière de l’engagement des villes en faveur des migrant-e-s !

 

Inclusivement vôtre,

Esther Alder

Les documents «Politique d’intégration en matière d’asile et de réfugiés du point de vue des villes » et « Déclaration «Villes refuges» » sur le site de l’Initiative des villes suisses pour une politique sociale

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