Avec deux services sur six consacrés entièrement aux enfants, le Département de la Cohésion sociale et de la solidarité a une responsabilité particulière pour que les prestations qu’il leur offre répondent au mieux aux besoins. Or, si les efforts financiers sont considérables et les politiques d’envergure — nouvelles structures d’accueil de la petite enfance, aides financières aux familles, soutien accru envers le para- et le périscolaire, mise à disposition de ludothèques et de places de jeux aux normes dans chaque quartier, etc. ¬¬— il n’existe pas de politique de l’enfance formalisée. Aussi ai-je décidé de lancer le projet interdépartemental : « 2014, année de l’enfance : Grandir en ville ! »

La nouvelle Constitution genevoise entrée en vigueur cette année mentionne explicitement à son article 23 que « les droits fondamentaux de l’enfant doivent être respectés. » La Constitution fédérale et la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant viennent enrichir ce cadre juridique sur lequel s’appuiera le projet. L’objectif est de recenser les prestations que la Ville offre aux enfants et de questionner tant leur qualité que leur pertinence en les confrontant aux exigences posées par les textes fondamentaux. Organisé autour de 4 axes, l’accueil, l’intégration, l’information et la participation, ce programme se veut concret, critique et, surtout, il veut mettre les enfants au cœur des décisions qui les concernent.

En premier axe, l’accueil vise à assurer que les prestations, y compris culturelles et sportives, soient accessibles et de qualité dans un environnement urbain sûr et sain ; à titre illustratif, le festival livre et enfance se prolonge le samedi et le dimanche à toutes les familles. L’intégration vise à garantir à tous les enfants un niveau et une qualité de vie adéquats sur les plans non seulement économique, mais aussi éducatif et social, pédagogique et citoyen ; ainsi, le projet d’Eveil aux langues dans la petite enfance est développé dans de nombreuses crèches. L’information et la participation, quant à elle, mettent en exergue le droit d’exprimer librement son opinion, de s’informer et d’être entendu ; pour donner un exemple parmi d’autres, les enfants sont consultés dans le processus d’élaboration et d’aménagement des places de jeux.

Après un processus exigeant de diagnostic et d’évaluation, la Ville adoptera un plan d’action pluriannuel qui identifiera les priorités sur la base desquelles les prestations offertes seront améliorées et développées. Par ailleurs, des actions ponctuelles seront entreprises tout au long de l’année de l’enfance. Enfin, le 20 novembre 2014, à l’occasion du 25e anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant, les réalisations et les perspectives ouvertes par ce projet seront présentées.

Un an se sera alors écoulé depuis la Journée mondiale de l’enfance du 20 novembre 2013. Comme chaque année, le Département a marqué cette journée par une action petite enfance. Cette année, un petit livre intitulé « À nous de choisir ! » a été distribué aux 4000 enfants qui fréquentent les structures d’accueil de la petite enfance subventionnée par la Ville de Genève afin de les familiariser avec les gestes du développement durable. En effet, l’article 29 lit. e) de la Convention relative aux droits de l’enfant stipule que « l’éducation doit viser à inculquer à l’enfant le respect du milieu naturel.»

Mais comment demander aux enfants d’être responsables, si nous, adultes, ne montrons pas l’exemple ? L’article 19 de la nouvelle Constitution genevoise dit aussi: « toute personne a le droit de vivre dans un environnement sain. » J’espère que les conseillères municipales et conseillers municipaux, qui ont toutes et tous aussi reçu le livre, se souviendront au moment de voter le budget que c’est avant tout pour les héritiers de notre planète que la Ville a besoin d’un Agenda 21.

Pensons à nos jeunes pousses !

Vertes pensées,

Esther Alder
Conseillère administrative Ville de Genève