Chères Vertes,

Chers Verts,

Le mois dernier, Greenpeace a fait paraître une étude au sujet des directives alimentaires des 10 plus grandes villes du pays. Classée cinquième, Genève figure néanmoins en rouge (alors que d’autres sont en vert ou en orange) du fait que les textes cantonaux en la matière sont « modestes et peu contraignants ». Cet éclairage de l’organisation écologiste est certes utile, mais reste partiel. La Ville en général, et mon Département en particulier, vont plus loin que la directive cantonale..

Dans les associations de cuisines et restaurants scolaires et dans les crèches, les labels Fourchette verte et l’utilisation des produits GRTA ont fait évoluer les pratiques. En parallèle, le travail de terrain et de sensiblisation avec des diétécien-ne-s est essentiel. Les professionnel-le-s de la cuisine se heurtent en effet à de nombreuses contraintes. Dans ce contexte particulier, la Ville de Genève privilégie la concertation et la co-construction d’une politique alimentaire durable.

Une autre étude de Greenpeace en lien avec la présente analyse, montre que la production suisse de viande devrait baisser de deux tiers, et la production laitière d’un tiers, si la Suisse entend à l’avenir produire ses aliments de manière écologique, en respectant les animaux et sans importer de fourrages.

La rénovation des cuisines de production de la Ville va tout à fait dans ce sens. Ce point fait l’objet d’un  crédit d’études qui est à l’ordre du jour  du Conseil municipal les 19 et 20 juin prochains. Cette rénovation est un levier essentiel à la mise en place d’une politique alimentaire responsable et doit nous permettre, à terme, de proposer chaque jour et dans tous les restaurants scolaires, un plat végétarien.

En parallèle, mon Département travaille sur la mise en œuvre de deux axes du Pacte de politique alimentaire urbaine de Milan signé dans le cadre de mon année de mairie : un approvisionnement durable et la lutte contre le gaspillage. Un diagnostic ainsi qu’un benchmarking sont en cours de réalisation. A l’automne, les résultats seront présentés aux équipes des cuisines de production impliquées dans les choix à opérer pour tendre vers une alimentation plus durable.

Les structures d’accueil de la petite enfance mènent actuellement une expérience d’approvisionnement en produits locaux et/ou biologiques, via une plateforme maraîchère. La production biologique sera particulièrement mise en valeur en 2019, avec un grand festival en préparation du côté de l’Agenda 21. Dans un passé récent, ce service a également soutenu de nombreux projets durables et innovants, notamment par le biais de son programme Nourrir la Ville.

Dans ce contexte, je me réjouis  que l’actualité politique nationale nous offre l’opportunité de nous questionner sur cette thématique en septembre prochain, avec les votations fédérales sur deux initiatives, celle  du syndicat paysan Uniterre sur la souveraineté alimentaire, et celle des Verts suisses pour une alimentation durable.

Fin 2016 dans un blog publié sur le site de la Tribune, je rappellais le sort tragique des paysan-ne-s d’ailleurs et d’ici (canton de Vaud) qui se suicident parce que notre course effrénée au profit ne leur permet plus de joindre les deux bouts…

Le contrepied à ce modèle agricole néolibéral prôné par le ministre très libéral Johann Schneider-Ammann passe notamment par la promotion des circuits courts et l’agriculture contractuelle de proximité. C’est un début de réponse à un enjeu planétaire extrêmement complexe. L’initiative citoyenne « Pour une Suisse libre de pesticides de synthèse », qui a abouti récemment, va également  porter ses fruits.

Alimentairement vôtre,

Esther Alder

Les actualités de mon Département et les miennes sur ma page facebook (www.facebook.com/estheralder-solidaire