Vincent Milliard

Les rapports techniques de l’OFROU que nous avons analysés sont clairs : il y aura une augmentation du trafic dû à – je cite « l’attractivité liée à l’augmentation de la capacité offerte »… autrement appelé, trafic induit. L’OFROU a estimé une augmentation du trafic entre 3% et 14% par an, après l’élargissement à 6 voies de l’autoroute entre Nyon et le Vengeron, et une saturation de cette portion en seulement 10 ans.

Et où va aller tout ce trafic supplémentaire ? Et bien là où se trouve les emplois, c’est-à-dire en Ville de Genève notamment. Les voitures additionnelles vont donc logiquement se déverser dans nos quartiers et nos rues. L’OFROU prévoit que le trafic journalier moyen à la sortie « lac » de l’autoroute, en direction de la Ville de Genève, passerait de, tenez-vous bien, 8’300 véhicules par jour à 14’000 ( !!!), soit près du double, seulement 12 ans après la mise en service du tronçon entre Nyon et Genève.

C’est donc bien une course sans fin et perdue d’avance. À chaque augmentation de la capacité routière, on renforce l’attractivité des déplacements en voiture et on crée de l’engorgement supplémentaire aux lieux de départs et de destination des usagers et usagères. Tout le monde se plaint, ensuite, des nuisances générées par le trafic – bruit et pollution, le manque de places de stationnement, les heures d’embouteillage etc. etc…

Alors même que notre ville est déjà saturée par le trafic automobile, il est insensé d’alimenter encore cette fuite en avant. C’est contraire à tous les efforts consentis ces dernières années, c’est contraire à tous les engagements climatiques de la Suisse, du Canton et de la Ville de Genève. C’est contraire aux objectifs de la loi climat fédérale pourtant acceptée par près de 75% des genevois et genevoises.

Ce projet a un coût environnemental énorme à l’échelle de notre région – parler du coût financier estimé à près d’un milliard de franc – : énergie grise dépensée pour les travaux, pollution atmosphérique et sonore (alors même que les valeurs limites d’immission prévues par l’ordonnance fédérale sur la protection de l’air sont déjà dépassées en Ville). À cela, il faut également ajouter l’impact sur la terre agricole et sur des biotopes précieux.

Le rapport relatif à l’étude de l’impact sur l’environnement émis par l’OFROU liste ces espaces et biotopes. Pour le canton de Genève, c’est environ 3’820 m2 de terres cultivables qui disparaîtront, des défrichements du patrimoine boisé évalués à près de 10’000 m2, une menace sur les espèces piscicoles de la Versoix pourtant protégées au niveau national et une emprise de 3500 m2 sur des sites cantonaux prioritaires pour la conservation de la flore.

Les défenseurs de ce projet avancent qu’il ne faut pas opposer la route au rail. Or cet argument ne tient plus, dès lors, qu’il a été clairement établi que le calendrier différencié entre l’agrandissement des infrastructures autoroutières et ferroviaires les met en opposition, puisqu’elles doivent être construites peu ou prou sur le même site. C’est en tout cas ce qui ressort d’une étude prospective publiée, il y a un mois.

Pour toutes ces raisons parfaitement objectives sur les effets négatifs pour la Ville de Genève qu’aurait un élargissement à 6 voies de l’A1 entre Nyon et le Vengeron, les Verts et les Vertes, pour les habitants et habitantes de la Ville, vous invitent à signifier – dès maintenant – votre opposition à cette extension autoroutière. Et, pour celles et ceux qui seraient intéressé-e-s, je mets à leur disposition l’ensemble des documents de l’OFROU qui attestent des informations ci-dessus.

Le texte de la résolution

Résolution du 29 avril 2024 de M. Vincent Milliard: «La Ville de Genève s’oppose à l’extension de l’A1 entre Genève et Nyon – Non à davantage de trafic automobile en Ville de Genève»