Valentin Dujoux

Ce vaste espace central, qui prend vie et regroupera à terme des logements ainsi que des activités culturelles, commerciales et sportives, a été pensé loin des voitures, forcément.

Alors qui, à quelques jours de 2024, peut encore soutenir l’idée que la rue de la Terrassière, reliant les Rues-Basses à l’esplanade de la gare des Eaux-Vives, reste un trait d’union semi-routier? Qui peut encore défendre une vision surannée de la voiture omniprésente en plein centre urbain?

«Réaménager, pacifier, végétaliser, piétonniser sont des actions concrètes, ce d’autant plus dans une ville où 43% des ménages n’ont pas de voiture.»

Cet axe motorisé, parallèle à celui surfréquenté de Pictet-de-Rochemont, est un résidu d’un autre âge qui peut être amélioré. C’est tout le sens du projet d’étude qu’une large majorité du Conseil municipal a voté en novembre dernier.

Réaménager ce tronçon de moins de 1 km est une évidence. Il ne s’agit pas d’une lubie, mais bien d’un défi ambitieux. Et ce défi visera à ôter du béton dans une Ville qui surchauffe l’été (plus de 39,3° C le 24 août dernier!).Ce réaménagement permettra aussi d’apaiser les nuits face à des pics de bruit lors d’accélérations qui réveillent et mettent à mal le sommeil.

Réaménager, c’est planter pour rafraîchir et ramener de la biodiversité dans notre cité. Piétonniser, c’est faciliter et sécuriser les déplacements de mobilité douce. C’est aussi agir pour améliorer notre santé, en réduisant la pollution et en encourageant la déambulation, y compris dans l’intérêt des commerçants.

Aujourd’hui, se balader sur ce trottoir étroit à proximité immédiate des moteurs ne répond pas aux besoins de sécurité. Marcher sur cet axe bruyant aux façades noircies par les gaz d’échappement n’a rien de séduisant.

Notre Ville ne doit plus être considérée comme un vaste axe de circulation traversé par des véhicules pressés. Notre territoire municipal est avant tout le lieu d’habitation de plus de 200’000 personnes qui souhaitent, quelle que soit leur adresse, profiter de leur quartier.

Les impacts négatifs du bruit et de la pollution ne doivent pas être sous-estimés. Les habitants du pont d’Arve, des rues des Charmilles ou des Deux-Ponts en savent quelque chose. La qualité de vie en ville n’est ni un privilège, ni un concept abstrait.

Réaménager, pacifier, végétaliser, piétonniser sont des actions concrètes, ce d’autant plus dans une ville où 43% des ménages n’ont pas de voiture.

Que ce soit sur la place du Petit-Saconnex ou à la rue des Rois, notre espace public s’améliore. Le travail se poursuivra à la rue de Carouge, à la rue de la Terrassière mais aussi au PAV. Une majorité des citadins souhaite une ville qui soit davantage verte, cyclable et piétonne. Avec ces réalisations, nous transformons ce souhait en projets concrets.