Echos du Conseil Municipal du 30 novembre et 1er décembre
Mardi 30 novembre, les élu-e-s Vert-e-s sont parties à 15 au lieu de 18 en direction de l’organisation météorologique mondiale où siège le conseil municipal. Les cousin-e-s du PS ont aussi laissé 3 personnes au lit ce jour-là. Guerre bactériologique de la part du camp de l’immobilisme ? On ne le saura jamais, en tous cas pas de covid on touche du bois.
Philippe de Rougemont
Conseiller municipal
On s’est dit que c’était encore plus important de voter compact et de convaincre des gens du centre de nous suivre ! Pendant ces 2 soirs de séance, nous avons travaillé pour déployer notre programme, dans la longue impatience des germinations, ignorant l’hiver, comme des bulbes de tulipes qui repartent au retour du soleil.
Stationnement et circulation
Le point majeur de ces deux jours a été l’adoption de l’initiative populaire municipale «Pour un Centre-Ville vivant, piéton et végétalisé» ! Déposée comme contre-projet au parking souterrain de Rive, l’initiative de piétonisation est une victoire majeure dont les Vert-e-s peuvent tirer fierté. Après la victoire en votation pour la protection de la forêt de Feuillantines, nous n’avons pas boudé notre plaisir. Delphine Wuest a ensuite bien défendu le texte à la télévision.
Heureux hasard, on apprenant que les Zurichois-e-s votaient pour permettre la suppression de places de stationnement sans compensation en sous-sol. Le soleil de la libération des villes de l’emprise automobile se lève à l’Est décidément.
L’écologie dans les transports touche décidément les autres partis, nous avons entendu une question posée par Alain Miserez du PDC concernant les stationnements pour les vélos. Et sur les chaises de droite, Pierre de Boccard qui aimerait voir les trottoirs de la rue de Montchoisy s’élargir et les arbres y pousser en plus grand nombre. Au point d’entendre ensuite M. Sormani s’exclamer « le PLR a passé chez les Verts » !
Bâtiments
L’autre mastodonte de notre empreinte climatique, en dehors de la gazéification du pétrole et du diésel par les transports routiers, c’est la transformation en gaz à effet de serre du mazout par les bâtiments en ville. Nous avons aussi avancé sur la sortie du mazout dans les bâtiments avec l’élection de Marie-Pierre Theubet au Conseil d’administration des SIG pour représenter la Ville de Genève en remplacement de M. Pierre Gautier, démissionnaire. Comme l’Hospice général est le bras armé du canton dans le domaine de la politique sociale, SIG est le bras armé cantonal de la politique énergétique. Le grand chantier à venir sera le déploiement des réseaux de chaleur (des km de conduites !) pour remplacer les livraisons de mazout.
Société de consommation
La moitié de notre empreinte carbone est générée par notre importation massive d’objets et divers équipements venant d’Asie où ils sont usinés avec de l’énergie provenant du charbon. Nous avons déposé une motion demandant que les futurs Rez-de-chaussée du PAV servent en priorité aux ateliers et magasins actifs dans la réparation et remise en circulation d’objets, habits et outils ainsi qu’aux magasins d’alimentation privilégiant les circuits courts. La Ville siège dans le conseil de fondation du PAV et à son mot à dire. Après l’interdiction de la publicité commerciale sur les supports appartenant à la Ville, cette motion est une suite logique pour une autre économie, sobre et locale.
Social
La nouvelle loi sur l’aide sociale (LAPSA) reconnaît le rôle du canton vis-à-vis des sans abri spécifiquement dans le domaine de la santé. Après le million voté par l’association des autres communes du canton (ACG) pour aider la Ville de Genève à financer l’hébergement des sans abri, nous voyons dans la LAI un nouveau progrès – fort timide mais réel – dans la participation de collectivités autres que la Ville qui pour l’instant a voté 14 millions dans l’année pour venir en aide aux sans-abri. Les Vert-e-s ont cosigné la motion rédigée par Paule Mangeat pour un suivi sanitaire des personnes sans abri par le canton. La Ville de Genève cofinance le nouveau Bureau d’information sociale avec le canton pour orienter les personnes précarisées, elle organise ou délègue les abris et l’alimentation et avec ce texte pourra faire un report de charge des soins de santé, physique et psychique, vers le canton.
Valentin Dujoux est intervenu pour que le paiement bancaire et twint ne deviennent pas les seuls moyens de paiement comme au marché de Noël. Avec la généralisation des paiements par carte l’exclusion progresse et réduit insidieusement mais réellement les revenus disponibles pour les mendiants.
Appel du Rhône
Les Vert-e-s genevois-es (Ville et Canton), vaudois-es et lausannois-es ont déposé des textes similaires demandant chacune à leurs autorités politiques de se joindre à l’ « Appel du Rhône », afin de doter le fleuve d’une personnalité juridique. Le statut transnational de cette initiative permettrait de garantir une meilleure protection de tout le bassin du Rhône et de reconnaître pleinement sa valeur écosystémique pour les régions concernées.
Vivre ensemble
Peinant à faire passer ses propres idées à moins de proposer elle-même les idées vertes, une partie des élu-e-s de droite passent leur temps à houspiller les projets verts et de gauche surtout quand il s’agit de corriger des inégalités sociales et des discriminations. Nous en avons eu la démonstration caricaturale lorsque nous avons abordé le texte «Attribution de noms de rue: les femmes sont-elles à côté de la plaque? (Pour davantage de rues aux noms de personnalités féminines)». Après un fleuve de critiques, Alfonso Gomez a livré un beau plaidoyer qui a remis les points sur les i et a dé-caricaturer le sujet.
Matthias Erhardt a déposé une question au Conseil administratif pour obtenir un recensement des moyens mise en place pour venir en aide aux femmes et enfants victimes de violences domestiques.
Yves Herren a encore rencontré un beau succès en déposant un texte pour protéger les bistrots ayant un acquis au fil du temps une fonction indispensable de forum de quartier. Là encore, les média s’y sont intéressé. Les Vert-e-s expriment l’air du temps décidément. A nous de rester à la hauteur et d’ancrer mieux encore tous les aspects de notre programme de législature, dans l’impatience des germinations.