Bernard Delacoste

Conseiller municipal

Des départs et des urgences 

Mardi dernier, le Conseil municipal s’est d’abord appliqué à désigner ses représentant-e-s au sein du Conseil d’administration des SIG dans une composition rose – verte – centre. La droite s’est donc promise de renforcer sa présence via les représentant-e-s cantonaux-ales et pour cela on leur fait entièrement confiance…

Après l’accueil de trois suppléant-e-s, le plenum a salué le départ de l’UDC Éric Bertinat, qui nous aura fait bondir de notre siège pendant 35 ans. On relèvera que sa fille poursuit son mandat et que la flamme UDC des Bertinat continue de s’agiter.

Enfin, c’est avec émotion que les Vert-e-s et le reste du Conseil municipal ont salué le départ de Denis RUYSSCHAERT sous d’autres aurores, boréales celles-ci. On te regrette déjà Denis ! Ton regard acidulé sur nos propres actions va nous manquer, il nous faudra te remplacer avant que l’apathie et la suffisance nous guettent. Tes propositions pour la sauvegarde de la biodiversité ont souvent permis de mettre cette lutte à l’agenda alors qu’elle reste toujours bien silencieuse.

Le point fixe sur la PRD-323, un projet de délibération visant à mieux encadrer les débats budgétaires – aussi appelé « PRD Roullet » – a retenu notre attention durant une bonne partie de la soirée. Trois débats auront été nécessaires pour entériner ce projet, refusé par une petite partie de la droite. Ce texte un peu à l’image de ce qui se pratique au Grand conseil nous permettra de donner un cadre temporel fixe aux prises de paroles par groupe. Ce texte initié et porté par Laurence Corpataux a remporté un vif succès, si ce n’est la réaction épidermique de l’UDC et du MCG. Ainsi, Mme Roullet et M. Sormani garderont à jamais le record des tirades les plus longues de l’histoire du CM (90 minutes pour l’une et 60 minutes pour l’autres sans aucune interruption).

Le Conseil municipal a ensuite accepté une proposition urgente du Conseil administratif pour un soutien financier ponctuel au CICR à hauteur de 4mio alors que celui du Canton devrait atteindre 40mio. Le CICR doit désormais diminuer son budget de manière considérable, ce qui passera inévitablement par des pertes de personnel. Il a été largement admis que cette demande d’aide ne pouvait être ignorée et le débat a porté sur des propositions d’amendements demandant de garder ce financement à Genève.

Le traitement des urgences s’est étendu sur les sessions du mardi et du mercredi. Il a été notamment question de réagir aux catastrophes et guerres qui nous touchent actuellement :

  • Le CM a accepté à l’unanimité de soutenir une proposition du CA pour une aide de 600’000.- pour la replantation d’arbres, puisque 1’500 ont été déracinés ou littéralement coupés en deux ;
  • Une aide de 250’000.- sera versée pour l’aide au réfugié-e-s arménien-ne-s du Haut-Karabagh qui subissent un nettoyage ethnique sans précédent. On peut ici noter que les deux conseillères municipales originaires de ce pays, Anna Barseghian (Verte) et Ruzanna Tarverdyan (PLR) ont su porter cette demande avec une grande dignité, en évitant l’électoralisme qui parfois s’exprime jusque dans ce type de situation. Comme toujours, seul l’UDC par la voix de M. Schaller a osé timidement une petite phrase électoraliste tout à fait regrettable, mais tellement prévisible.
  • L’urgence centriste visant à inciter à l’acquisition de véhicules électriques et à implanter des bornes sur le territoire de la commune a été refusée. Comme l’a rappelé l’alternative, c’est bien la place de la voiture qui doit être réduite au profit des mobilités collectives et douces.
  • Enfin, la résolution d’Ana Maria Barciela Villar pour la protection des locataires et sous-locataires a largement passé la rampe. Le Conseil administratif est donc encouragé à entamer des discussions avec le Canton et l’Association des Communes Genevoises afin d’informer les citoyen-ne-s du projet DOMOS et de créer un « fonds de solidarité urgences sociales » afin de prévenir les expulsions de locataires pour retard ou défaut de paiement.

Je passerais sur les questions orales, écrites ou interpellation qui n’ont pas passionné votre serviteur, pour aborder finalement un des points importants de cette session : l’aboutissement attendu depuis 1958 d’un nouveau statut pour la place Dorcière et le déplacement de la gare routière (PR-1489).

Cet espace urbain en plein centre de Genève et en bordure des Pâquis, un des quartiers les plus denses de la ville, redeviendra enfin une place. Après bien des rebondissements, la rénovation de l’édicule et des toilettes publics a été accepté par la totalité des votant-e-s. La rénovation de la place, quant à elle, a été acceptée par 41 oui et 29 non. Les débats ont principalement porté sur la mise en place d’un mandat d’étude de trafic pour gérer les bus et d’un concours d’aménagement pour remodeler la place. Le projet de libérer cette place du trafic existe depuis une éternité et l’attente d’une décision est enfin terminée. Heureusement, quelques gesticulations de dernières minutes du PLR ont pu être évitées afin que nous nous ne repartions pas pour un tour en bus.

Nous terminons par le constat qu’une fois encore seuls 2 points de notre ordre du jour « standard » ont pu être traité durant ces séances, ce qui ma foi montre … qu’il reste du travail !