Sophie Desbiolles

Conseillère municipale

Quelle est, selon toi, la principale décision à retenir lors de cette séance du Conseil municipal ?

Notre Conseillère administrative Marjorie de Chastonay est venue défendre la PR-1697. Celle-ci concerne des équipements publics nécessaires : 9,9 millions de CHF pour créer des locaux parascolaires, un restaurant scolaire et une ludothèque, le tout dans un ancien immeuble de bureaux de la route de Meyrin. L’immeuble est en voie de transformation en logement. Le projet en question prendrait place au rez. Comme le relevait Marjorie de Chastonay, « En Ville de Genève, trouver les espaces nécessaires relève de la gageure ». Alors cette solution tombe à point nommé : idéalement située dans le périmètre de l’école des Franchises, elle permet de répondre aux besoins actuels et futurs de ce quartier en pleine densification. L’occasion de remplacer des locaux vétustes et des pavillons provisoires par une solution pérenne et responsable. L’accord passé avec le propriétaire de l’immeuble est un contrat de servitude d’usage exclusif de 30 ans, gage de sécurité et de stabilité. C’est un investissement et donc pas un loyer qui alourdirait le budget de fonctionnement.

Le Conseil municipal a largement plébiscité ce projet.

Quels sont les grands sujets qui ont été traités et quelle était la position défendue par les Vert-e-s ?

Notre plénum a voté la PR-1703 qui vise la démolition d’un immeuble de 1870 à la rue des Cordiers. Désormais vétuste (des toilettes ont dû être ajoutées sur les balcons) et dangereux (chute de tuiles du toit), les études ont mené à la conclusion d’une démolition nécessaire. L’immeuble qui sera reconstruit comptera en tout 11 nouveaux logements dont 10 logements sociaux et 1 en loyer libre. Des appartements de 2 à 6 pièces seront construits pour répondre aux différents besoins de la population, y compris aux personnes à mobilité réduite, avec des  loggias, un local à vélos, un local à poussettes, une buanderie et une arcade commerciale en rez-de-chaussée. L’immeuble répondra également aux nécessités de la transition énergétique avec une charpente en bois apparente, une centrale solaire thermique et photovoltaïque. Ce projet est, de l’avis de notre magistrate, « rare et réjouissant » : des logements dans un quartier central et bien desservi.
L’unanimité de la commission du logement et le plébiscite du plénum montrent une chose : nos Magistrat-es vert-es portent des projets de qualité reconnus aussi bien par la gauche que par la droite. Mais surtout des projets en adéquation et en réponse aux besoins de la population de la Ville de Genève.

Le Conseil municipal est revenu sur la pétition « Non à la mort des commerçants de la rue de Carouge ». Un sujet qui préoccupe la Ville au plus haut point. Le groupe des Vert-es a déposé une recommandation à cette pétition qui demande d’établir des critères clairs pour indemniser les commerçant-es, d’améliorer la communication en amont et d’accompagner les commerces concernés par le délégué à l’économie.
Aujourd’hui, les demandes des pétitionnaires sont remplies ou en passent de l’être. Alfonso Gomez a rappelé que les indemnisations ont démarré : 84 dossiers traités sur 151 déposés pour un total de 1,8 millions de CHF versés. 77 dossiers passent en commission pour les dérogations : 68 sont positifs et 9 demandes sont négatives. Depuis 30 jours, tous les dossiers sont des demandes de dérogation donc hors de la rue de Carouge.
Marjorie de Chastonay a rencontré la population. Elle rencontre également et accompagne les commerçant-es régulièrement sur différents aspects techniques. Elle a rappelé qu’il s’agit d’une première phase d’indemnisation, celle des 6 premiers mois, de juin à décembre 2025. Du 1er décembre 2025 au 30 juin 2026, une seconde phase démarrera avec un protocole d’accord entre la Ville, le Canton, les SIG et les TPG pour tester une autre méthode basée sur le chiffre d’affaires.

Urgence verte : quel était le texte proposé? Pourquoi l’avoir proposé comme urgence et quel est le résultat du vote ?

Le groupe vert a déposé une urgence sur le PFI. Oulà le PFI quésako ? Alors, le plan financier d’investissement (PFI de son petit nom), c’est comme une boussole mais avec pleins de chiffres. Le PFI liste l’ensemble des crédits votés par le Conseil municipal et définit les axes d’investissement prioritaires du Conseil administratif pour les 12 prochaines années. Il est réédité chaque année. C’est la stratégie, la vision, les priorités du Conseil administratif pour ses investissements futurs. En somme, parmi tous les projets votés, quels investissements sont prioritaires et comment les planifier ?

La motion déposée en urgence par les Vert-e-s demande au Conseil administratif d’intégrer les inégalités territoriales comme un indicateur dans la priorisation des investissements. Cela doit permettre d’investir prioritairement dans les quartiers et secteurs qui ont des facteurs d’inégalité et de précarité. Si les prévisions budgétaires sont mauvaises, les besoins en investissement n’en sont pas moins importants pour la Ville de Genève que ce soit la rénovation du patrimoine immobilier, la végétalisation, les équipements culturels, sportifs et sociaux. Prioriser les investissements de manière à réduire les inégalités est un pas en faveur de la justice sociale. 

Les Vert-e-s ont demandé et obtenu le renvoi de cette urgence en commission des finances pour qu’il soit étudié.

Quelle est ton anecdote vis à vis de cette plénière ?

Une fois n’est pas coutume, une séance quasi calme, presque ennuyeuse. Quelques éclats de voix des rangs de droite mais rien qui n’empêche le déroulement des séances. C’est dire à quel point on diminue rapidement ses exigences en termes de respect quand le MCG est dans le coin. Comme un calme avant la tempête des séances du budget à venir début décembre. J’en serais presque venue à un état méditatif aidée par le pouvoir spatio-temporel des élu-es de droite : quand iels parlent, le temps passe plus lentement. Cela dit, quand une élue s’est avancée à proposer des rouleaux de gazon de grande surface pour les plates-bandes du quai du Mont-Blanc, on se dit que réflexion et imagination, ce n’est pas bon pour tout le monde.