Des objectifs environnementaux et un cap ambitieux
Par Frédérique Perler, Conseillère administrative en Ville de Genève
Cela fait maintenant quatre mois que j’ai pris mes fonctions en tant que Conseillère administrative de la Ville de Genève en charge du Département de l’aménagement, de la construction et de la mobilité (DACM).
J’ai la chance de présider ce département stratégique qui offre de réelles opportunités de passer à l’action et de répondre aux attentes fortes de la population. Pour ce faire, mes objectifs se résument pour l’essentiel en trois points:
- Réduire la consommation énergétique
- Privilégier et développer la mobilité douce
- Aménager une ville végétalisée
Le plan Climat des Vert.e.s suisses prévoit une Suisse climatiquement neutre d’ici 2030. Il nous reste tout juste dix ans pour inverser la tendance et aménager une ville à la hauteur des enjeux.
Rénover et sortir du mazout pour 2025
Les bâtiments sont responsables de 34% des gaz à effet de serre. Ma priorité est la rénovation du patrimoine bâti de la Ville, en ciblant les plus gros consommateurs, à commencer par le quartier de la Jonction. Dans la continuité des engagements pris par les services, il s’agit de bannir toutes les chaudières à mazout avant la fin de la législature et de remplacer par des sources de chaleurs renouvelables, telles que les réseaux de chauffage et de refroidissement à distance.
C’est également mon ambition de favoriser l’autoproduction et l’autoconsommation d’électricité par l’installation systématique de panneaux solaires et photovoltaïques sur les toits des bâtiments de la Ville. L’installation d’éclairages équipés de détecteurs de présence dans tous les communs d’immeubles et des bâtiments permettra des économies et une meilleure gestion de l’énergie. Le réflexe écologique doit également se poursuivre jusque dans la réflexion des matériaux utilisés dans les bâtiments, en privilégiant des produits écologiques et la rénovation plutôt que la reconstruction complète.
Une mobilité cohérente et durable dans une Ville de courtes distances
La mobilité terrestre représente 12% des émissions de gaz à effet de serre alors que 45% des foyers en Ville ne possèdent pas de voiture. Il est donc évident qu’il nous faut sortir d’une logique centrée jusqu’ici sur la circulation motorisée, pour favoriser dès à présent les modes de transports doux et les transports publics. L’objectif est clair : accélérer la mise à disposition pour les cyclistes d’infrastructures sécurisées, continues et ombragées. Il s’agit de :
- Pérenniser les bandes cyclables et les aménagements piéton-ne-s COVID
- Terminer le U-cyclable autour de la rade
- Aménager des vélos routes sur l’Avenue du Mail, du Pont des Délices à la Gare et au Collège Voltaire et des Eaux-Vives au Pont du Mont-Blanc
- Boucler le parcours de la Voie-Verte d’agglomération au centre-Ville, notamment dans le futur quartier du PAV.
Pour les piéton-ne-s, l’objectif est d’aménager des tronçons ombragés et des rues propices à la promenade, telles que l’aménagement de rues piétonnes et de zones 20 km/h. Les projets démarreront à la Place de la Synagogue, à la Rue des Rois, sur la Place Grenus et les prochaines réflexions s’orienteront sur les quartiers de St-Gervais et des Pâquis.
Prioriser la mobilité douce dans un centre-ville de courtes distances tel que Genève permettra d’augmenter la part modal des cyclistes et des piéton-ne-s, mais aussi de pacifier la circulation, afin que les personnes à mobilité réduite, les artisan-e-s et livreuses et livreurs, qui n’ont pas d’autres choix que d’utiliser la voiture, puissent continuer à se déplacer.
Des espaces publics végétalisés et rafraichis
Pour rafraichir la ville, j’envisage chaque nouveau projet comme une opportunité d’inverser les logiques et d’introduire le réflexe écologique de végétaliser. Pour comparaison, Bâle compte 25% de toitures végétalisées, un record, contre 7 % à Genève aujourd’hui !
Cela passe par le dégoudronnage, par la mise en place de surfaces perméables, notamment au pied des arbres, et par l’introduction systématique de la gestion de l’eau de pluie à la parcelle : c’est-à-dire faire pénétrer l’eau de pluie dans le sol ou la retenir sur les toitures végétalisées. Ce dispositif en cours sur le Quai Wilson permet un arrosage naturel des arbres et une utilisation résiliente et durable de l’eau.
Aussi, la végétalisation des surfaces est étudiée sur chaque projet, tout comme les possibilités de planter des arbres en pleine terre et d’apposer des nichoirs sur les bâtiments. Ces attentions particulières aux détails, qui font toute la différence, permettent d’offrir des espaces de fraicheur de qualité à la population et d’encourager la biodiversité.
Une ville écologique et sociale où il fait bon vivre
Ces mesures s’inscrivent dans une vision écologique et sociale. Elles visent à l’aménagement sur le long terme d’une ville résiliente aux changements climatiques et qui assure à la population une meilleure qualité de vie et du vivre ensemble: des bâtiments et des logements de qualité pour toutes et tous, mis en valeur grâce des espaces de vie conviviaux, accessibles et végétalisés.