L’actualité du Conseil Municipal lors de la session des 28 et 29 octobre 2015 aura été l’occasion une nouvelle fois de faire la démonstration de la stratégie inconséquente de la droite, désormais majoritaire au municipal, et constitue un très mauvais signal pour la jeunesse et les associations culturelles de ce canton.

Au lieu de s’activer à la recherche de solutions pour le développement d’une activité nocturne riche et diversifiée, respectant les besoins des habitants et soulageant les établissements actuellement sous pression, le vote du 29 octobre met en lumière la stratégie dangereuse de la droite municipale (PDC, PLR, UDC, MCG), attisant les braises sur le bras de fer engagé par le magistrat PLR Pierre Maudet avec l’Usine, le centre culturel autogéré genevois. Ce dernier, après la menace de fermeture de l’espace culturel en 2014 et son opposition au renouvellement de la convention tripartite assurant le soutien de la création locale au Théâtre de l’Usine, fait désormais le forcing pour imposer une autorisation individuelle d’exploiter pour chacune des buvettes de l’espace culturel, au mépris de son fonctionnement collectif.

Utilisant le prétexte de la querelle administrative, ce bras de fer démontre avec force la volonté sous-jacente des partis de droite de démanteler le centre culturel de l’Usine, petit à petit, buvette par buvette, pour supprimer un lieu ne rentrant définitivement pas dans les cases bien ordonnées du magistrat Maudet et imposer une vision hygiéniste et normative de la ville. Avec cinq autorisations il sera en effet bien commode pour le magistrat de pouvoir demander la fermeture d’une des entités du centre culturel tout en déclarant ne pas souhaiter la fermeture du lieu dans son ensemble. C’est pourquoi nous tenons à réaffirmer que l’Usine, forte de 18 associations, est un centre culturel autogéré unique et indivisible.

Enfin, le Conseil d’État, dans sa volonté d’imposer sa vision, exerce un chantage inadmissible sur le centre culturel en bloquant arbitrairement le virement de dons conséquents, octroyés par la Loterie romande pour remplacer les gradins du Théâtre et le système de sonorisation d’une des salles de concert. De quel droit ? Simplement parce que l’Usine n’aurait pas déposé cinq demandes d’autorisation d’exploiter liées au débit de boissons et à la restauration (le régime LRDBHD, qui n’entrera pourtant en vigueur qu’en 2016)? Des autorisations qui n’ont aucun lien direct avec l’achat de gradins et de systèmes de sonorisation.

C’est pourquoi, les Verts de la ville de Genève :
– S’opposent fermement à la décision du Conseil Municipal de suspendre les subventions de l’Usine ;
– Demandent au Conseil d’Etat le déblocage immédiat des fonds octroyé par la Loterie romande au centre culturel ;
– Demandent au Conseil d’Etat de régler dans les plus brefs délais le différend administratif opposant ses services à l’Usine, en reconnaissant qu’il s’agit d’un centre culturel unique et indivisible ;
– S’engagent à proposer des solutions concrètes aux enjeux de la vie nocturne genevoise.