Budget 2024 (PR-1580) – Entrée en matière et renvoi en commissions spécialisées – Prise de position

Leyma Wisard Prado
Cheffe de groupe
Les Vertes et les Verts saluent le fait que, malgré le contexte incertain dans lequel le projet de budget s’inscrit, le Conseil administratif a fait un travail remarquable pour maintenir les prestations à la population et soutenir le tissu économique de la Ville de Genève. En effet, les effets persistants de la pandémie de COVID-19, l’impact de plus en plus grave du changement climatique, le contexte géopolitique mondial instable, et la vague inflationniste, notamment du fait de la guerre en Ukraine, engendrent une augmentation du coût de biens et services et une perte de pouvoir d’achat, contre lesquels l’Exécutif a pris des mesures fortes.
Notre groupe soutient les priorités politiques du Conseil administratif pour ce projet de budget.
Plusieurs aspects sont donc particulièrement appréciables pour nous :
- La poursuite du chemin vers le retour à l’équilibre (-16 millions de déficit, -28 millions sans les 12 millions que le canton doit pour l’entretien des routes municipales à caractère cantonal). Certains dans cet hémicycle sont sceptiques, et pensent que cette somme devrait être enlevé du budget, mais en réalité, à ce stade pour nous c’est au contraire judicieux de continuer à les intégrer, car les négociations avancent dans la bonne direction entre le nouveau Conseil d’Etat et le Conseil administratif. La Ville sait qu’elle est dans son bon droit pour obtenir cette somme, notamment suite à l’audit de la Cour de comptes.
- Nous saluons également l’application des mécanismes salariaux (annuité, 13ème salaire, prime d’ancienneté) ainsi que l’indexation des salaires à l’inflation dans un contexte particulièrement difficile pour les ménages. De même que l’augmentation de 1% de toutes les entités subventionnées, sans discrimination, ce qui est plutôt élégant, plutôt que de rentrer dans des comptes d’apothicaires. Ici aussi, certain-e-s dans cet hémicycle contestent cette augmentation linéaire, disant que le Conseil administratif ne ferait pas son travail de vérification de qui « mérite »… C’est mal connaître le travail de l’administration, qui vérifie scrupuleusement à ce que chaque association respecte le règlement régissant les conditions d’octroi des subventions municipales (LC21 195). En effet, il y a toute une série de comptes à rendre pour obtenir une subvention, et ces subventions peuvent être revues à la hausse, à la baisse et/ou restituées selon les cas. Les Vert-e-s sont très favorables à ce mode de faire, et ne sont pas forcément favorables à indexer automatiquement les subventions, par analogie avec le Statut du personnel de la Ville de Genève. En effet, il n’est pas question de « fonctionnariser » le fonctionnement des associations, qui doivent pouvoir rester agiles, flexibles, libres, et au plus près des préoccupations du terrain, afin de jouer le rôle de sentinelle et de faire remonter au politiques quand nécessaire, les informations et observations du terrain.
- Le soutien à la petite enfance est un autre point essentiel de ce projet de budget. Nous soutenons ainsi la phase pilote de municipalisation des crèches, qui, en 2028, devrait voir 15% de la petite enfance municipalisée en Ville de Genève). Dans ce contexte, nous soutenons par conséquent, la création des nouveaux postes dans ce secteur en 2024.
- Le Conseil administratif respecte ses engagement en matière d’internalisation du nettoyage, puisqu’au projet de budget 2024 sont inscrits des postes pour le nettoyage des WC publics. C’est un très bel effort de la Ville qui est fait pour une rémunération plus juste et plus en phase avec la pénibilité de ce travail. Tout le nettoyage ne pourra cependant pas être internalisé en Ville de Genève – on parle de centaines de postes si on prend les écoles, etc.. C’est néanmoins un signal que nous donnons au secteur privé pour une rémunération digne des travailleuses et travailleurs de ce secteur. A noter qu’à ce stade, l’internalisation des nettoyeuses et nettoyeurs des 4, et 5, rue de l’Hôtel-de-Ville et du 2, Cours Saint-Pierre (DRH), votée au budget précédent, n’a pas donné lieu aux catastrophes annoncées par certain-e-s dans l’hémicycle (à propos des arrêts maladie et du taux d’absentéisme qui monteraient en flèche). Nous nous réjouissons de faire un bilan sur cet aspect en cours d’année.
- Les mesures prises pour mettre en œuvre le projet de compensation des fonctions particulièrement pénibles est un autre aspect réjouissant de ce projet de budget. Offrir ainsi des possibilités de retraite flexibles aux personnes concernées a un coût, et les Vert-e-s saluent l’effort fourni par l’Exécutif en la matière. A l’instar d’autres dossiers relatifs aux ressources humaines, comme le règlement sur les inconvénients de service horaires, les Vertes et les Verts sont très satisfaits de voir des dossiers, qui ont parfois près de 15 ans, trouver une issue favorable.
- La priorité qui importe peut-être le plus aux Vert-e-s est la mise en œuvre de la stratégie climat. Le maintien de l’enveloppe cible des investissements à 180 millions de francs est essentiel pour l’accomplissement des objectif en la matière. Nous soutenons donc les 3 postes proposés au sein du Département de l’aménagement, des constructions et de la mobilité, et 3 postes au Département des finances, de l’environnement et du logement, nécessaires à l’entretien, à la rénovation et assainissement énergétique du patrimoine financier et administratif, la végétalisation massive de la ville, la lutte contre les ilots de chaleur, la création d’avantage de points d’accès à l’eau en ville de Genève, et aller plus loin dans la stratégie biodiversité. Permettez-moi d’insister sur les nouveaux postes au DACM, indispensables pour mener davantage de projets. Il faut savoir que le nombre des projets actifs au département est très élevé, qu’ils sont aussi nombreux à être en phase de planification et que la charge de travail s’est accrue en vue des exigences de « faire autrement », tels que davantage de participation citoyenne, alternatives au béton, réemploi des matériaux, entre autres….
Un regret tout de même : la ligne de subvention Fond Climat qui devrait être augmenté pour accélérer l’atteinte des objectifs climatiques visant non seulement la réduction des émissions de carbone directes et indirectes sur le territoire, mais aussi à poursuivre la sensibilisation de la population et rendre le tissu économique plus résilient face aux chocs à venir.
Nous espérons que les arbitrages d’octobre permettront de faire des efforts dans la matière.
Mesdames et messieurs, pour toutes les raisons évoqués les Vertes et les Verts soutiendront le renvoi à la commission des finances et dans les commissions spécialisées ce projet de budget 2024.