Le Boulevard du Pont d’Arve est emblématique de la lutte pour une mobilité apaisée. Cet été, lors de la fermeture du boulevard pour des travaux souterrains, ses habitant-e-s et l’association Actif-trafiC[2] ont demandé des mesures d’assainissement et de gestion du trafic routier. Cet axe du réseau prioritaire concentre sur quelques 600 mètres tous les effets pervers de la politique du tout-voiture qui a primé jusqu’à aujourd’hui : engorgement, pollution de l’air et sonore, véhicules d’urgence et bus ralentis, cyclistes en danger et piéton-ne-s relégué-e-s à de minces trottoirs.

Cette situation est d’abord inacceptable pour les habitant-e-s de cette rue qui devraient être protégé-e-s par des normes fédérales sur la pollution de l’air et sonore. Or, les bruits routiers qu’ils subissent en moyenne, de jour comme de nuit, atteignent les valeurs d’alarme fixées par la Confédération[3] et ce malgré le passage au 30km/h qui a permis une amélioration[4]. Pour rappel, la justice avait imposé cette mesure d’assainissement. Force est de constater que le passage au 30km/h – dont le principe a été revu à la baisse suite à des recours des partis de droite et de certaines associations de mobilité – n’est ici plus suffisant.

Il s’agit désormais de réaliser d’autres mesures, en agissant sur l’aménagement et la gestion du trafic dans cette rue.  Dans cette optique, un aménagement du boulevard permettrait également d’adresser les diverses difficultés et dangers rencontrés par les usager-ère-s de la route. En effet, les TPG, les véhicules d’urgence, les cyclistes et les piéton-ne-s ont manifestement été oubliés sur cet axe alors même que les mobilités douces et les transports publics devraient être prioritaires au centre-ville[5]. Avec cette motion verte, le Conseil municipal demande ainsi au Conseil administratif de la Ville de Genève d’entamer des discussions avec le Canton afin de supprimer les places de stationnement sur le boulevard, de créer une voie pour les TPG et les véhicules d’urgence, une voie cyclable continue et sécurisée, d’élargir les trottoirs et de ne maintenir qu’une seule voie de circulation pour les transports individuels motorisés. Les Vert-e-s demande à ce qu’une véritable liberté du choix du mode de transports soit garantie sur le boulevard du Pont-d’Arve ! 

Alors que l’heure est à l’urgence climatique, que les autorités cantonales se sont engagées à réduire le trafic motorisé de 40% d’ici à 2030 et que le Conseil administratif a fixé l’encouragement aux mobilités douces et aux transports publics dans sa stratégie climatique, cette proposition relève de l’évidence pour le groupe Vert et l’Alternative.

[1] Pétition de l’association d’habitant-e-s Pont d’Air « Pont d’Arve : Stop à une autoroute en centre-ville ! », 

[2] Actif-TrafiC, « Genève: Profitons du chantier pour enfin transformer le Boulevard du Pont-d’Arve! », publié le 17.07.23

[3] SITG, Bruit & air & RNI, Cadastres du bruit, Bruit routier façades JOUR, Bruit routier façades NUIT

[4] Tribune de Genève, « Le test de vitesse limitée à 30 km/h est jugé concluant », publié le 13.11 2020

[5] LMCE – H 1 21, article 7 al. 2

Vincent Milliard

Conseiller municipal

Leyma Wisard Prado

Conseillère municipale