Le premier week-end de septembre, LGBT Youth Suisse était en tournée à Genève, pour faire bouger les choses ; l’occasion de rappeler les difficultés rencontrées par les jeunes lgbt (lesbiennes, gays, bi- et trans-sexuels).

Alors qu’un jeune Noir ou une jeune Juive n’aura pas peur de parler avec ses parents de racisme ou d’antisémitisme, un jeune lgbt n’aura jamais la garantie d’être compris par des parents par définition presque toujours hétérosexuels.

Et les difficultés sont là aussi à l’école : alors qu’un professeur ou une jardinière d’enfant pourra parler de racisme ou de questions liées à un handicap sans crainte d’être soupçonnée de prêcher pour sa paroisse, parler d’homo ou de trans-phobie fera instantanément planer le doute: « et si il/elle était concerné-e ? ».

Face à ces difficultés, quelles solutions ? En premier lieu faire changer les mentalités en luttant contre les préjugés et en combattant les stéréotypes. C’est en tout cas ce qu’a décidé de faire lgbt youth par leur biais d’une compagne de visibilité bien orchestrée, parce qu’on ne contre pas les idées reçues par le silence mais en « interagissant ».

Autre but de cette campagne : viser les jeunes lgbt pour qu’ils/elles ne vivent pas leur différence dans leur coin, isolé-e-s par la peur, la honte ou la culpabilité. On oublie trop souvent que, en Suisse, les jeunes gays sont de 2 à 5 fois plus à risque de suicide que leurs pairs hétérosexuels (les études étrangères montrent des chiffres similaires pour les jeunes lesbiennes, bi et trans).

De telles campagnes renforcent l’intégration pleine et entière de pans entiers de la population dans une société diverse et multiple, et donc permettent une véritable cohésion sociale. En tant qu’élue et responsable du Département qui se nomme justement le Département de cohésion sociale et de la solidarité, ce que LGBT Youth Suisse fait pour faire bouger les mentalités, les attitudes et les comportements, est donc extrêmement important pour l’action que je mène en Ville de Genève avec mes services.

A terme, je suis convaincue que plus la différence sera « naturellement » visible, plus celle-ci sera intégrée de manière neutre dans la société, sans que cela ne pose plus aucun problème à personne, comme dans une société véritablement multiculturelle, où chacun a simplement sa place. Merci enfin à Yves de Matteis et à Anne Moratti pour leur contribution à ma réflexion ainsi que pour leur engagement.