Je ne sais pas si c’est l’élection du nouveau Conseiller administratif en Ville de Genève qui m’inspire, ou si c’est le fait du travail qui nous occupe beaucoup pour la présentation d’un budget de gauche pour 2013, mais je me suis mis en tête récemment de relire notre Programme des Verts-Ville et, dans la foulée, l’Accord de législature 2011-2015 de l’Alternative.Ce sont des textes auxquels il est toujours bon de se référer pour garder le cap – et l’essentiel de ce qui nous motive à faire de la politique, alors que nous sommes toutes et tous le nez dans le guidon de nos agendas quotidiens et des petits jeux politiciens qui usent nos nerfs…Relisez donc notre programme et notre accord de législature, et vous verrez que cela redonne un coup de fouet !

La Gauche et les Verts sont majoritaires à l’exécutif de la Ville de Genève, et le budget 2013 (auquel le seul représentant de la droite n’a pas pu participer, puisqu’il a préféré se faire élire ailleurs) est véritablement un budget qui consolide les trois piliers de notre accord de législature : une ville plus solidaire ; des services publics plus forts ; une ville plus créative et plurielle. Et ceci, malgré la crise !

Mais est-ce à dire que nous ne pouvons pas faire encore plus et encore mieux ? Non ! J’en suis convaincue : la mobilisation de nos élu-e-s de l’Alternative et de nos partis (et en l’occurrence nous les Verts) n’est pas à la hauteur des enjeux sociaux et environnementaux de la population. La crise est plus forte que ce que notre « petit monde de la politique genevoise » en perçoit. Les électeurs, les citoyens, les résidents connaissent des problèmes grandissants en matière d’emploi et de logement. Parmi nous, de plus en plus de personnes ont de la peine à joindre les deux bouts et se font de réels soucis pour leur avenir à court terme et pour celui de leurs enfants. Nous devons donc redoubler d’efforts.

Les petites luttes intestines à l’intérieur de l’Alternative et les luttes d’ego (ridicules !) nous font perdre de vue l’essentiel de notre combat. Non seulement nous ne concentrons pas notre énergie commune à trouver des solutions concrètes pour soulager et améliorer la vie quotidienne de la population, mais ces attaques dont nous sommes la cible quotidiennement les un-e-s après les autres, chacun-e à notre tour, finissent par nous affaiblir tous, et contribuent au cynisme et au découragement, et à délégitimer la politique.

Au moment où nous allons voter le budget, et au nom des personnes qui nous ont fait confiance en nous élisant, j’en appelle à notre solidarité à l’intérieur de l’Alternative – et, au-delà, à une alliance avec tous les élus qui se reconnaissent dans cette Genève populaire et exigeante, qui n’abdique ni sur ses droits politiques et sociaux, ni sur son aspiration à une meilleure qualité de vie.

Au moment de faire voter ce premier budget (le précédent avait été préparé par l’équipe sortante), relançons le travail politique transversal à l’ensemble de la gauche et des Verts.

Je propose aux Verts de constituer avec nos partenaires des groupes de travail communs (ouverts à des citoyens qui ne seraient pas forcément membres de nos partis), qui reprennent les grands thèmes de notre Accord de législature et qui les transforment immédiatement en projets (motions, résolutions, etc.) votés par le Conseil municipal, mais aussi en recommandations directes que le Conseil administratif pourra intégrer dans les politiques publiques menées par ses services. Le temps presse, car les services prépareront, dès les premiers mois de 2013, le projet de budget 2014.

Et, quant à nous Les Verts, transformons en initiatives populaires les points forts de notre programme qui ne seraient pas partagés par nos partenaires de l’Alternative, pour que nos idées – peut-être minoritaires aujourd’hui – soient débattues démocratiquement dans l’espace public. Cela nous permettra aussi de remobiliser fortement autour de notre vision de la Ville durable.

Voilà comment j’ai toujours conçu et que je conçois encore la politique : avancer pragmatiquement et rapidement, sur un large front, sur les points qui réunissent une majorité ; mobiliser sur le long terme autour de projets que nous portons seuls et qui nous portent !

Je suis à disposition des Verts pour mettre en œuvre cette stratégie.

Au boulot !