Cyril Alispach

Conseiller municipal

Quelle est, selon toi, la principale décision à retenir lors de cette séance du Conseil municipal ?

Une bouffée d’air frais pour les Pâquis

Les crédits d’étude de la végétalisation et la transformation de deux axes de la Croix-Verte (PR-1668), aux Pâquis visent à lutter contre les îlots de chaleur et à favoriser une réappropriation positive de l’espace public par les habitant-es. Ce projet représente une véritable bouffée d’oxygène pour l’un des quartiers les plus minéralisés de Genève. L’objectif est aussi de renforcer la convivialité et de réduire les nuisances liées au deal. Le projet sera mené en étroite collaboration avec les associations locales, afin d’ancrer le projet dans les besoins réels du quartier.

Quels sont les grands sujets qui ont été traités et quelle était la position défendue par les Vert-e-s ?

Bout-du-Monde : sport et biodiversité en tension

Le Conseil municipal a voté un crédit d’étude de 19 millions de francs destiné à la rénovation et au réaménagement des infrastructures du Centre sportif du Bout-du-Monde (PR-1672). Si cette décision marque une avancée notable pour le développement des activités sportives en ville, le groupe des Vert-e-s a tenu à exprimer une position nuancée face à l’enthousiasme général.

Le site concerné est reconnu comme l’un des réservoirs de biodiversité les plus précieux de Genève. Malgré les efforts déployés en commission des sports — notamment l’ajout de recommandations visant à limiter l’impact environnemental du projet — la perspective de construire une piscine olympique et d’accueillir des compétitions d’envergure dans un milieu naturel sensible a soulevé de sérieuses préoccupations.

Nous suivrons de près l’évolution du crédit de réalisation ainsi que les résultats du concours d’architecture, dans lequel nous exigerons des garanties claires et suffisantes pour la protection du patrimoine naturel.

Budget 2026 : une motion irréaliste

Alors que la droite venait de rejeter le renvoi en commission de la première mouture du projet de budget 2026, elle a réintroduit le débat par le biais de la motion M-1911, visant à plafonner le déficit à 49 millions de francs. Cette proposition, fondée sur une limite arbitraire, ne tient aucunement compte des conséquences concrètes sur les prestations offertes à la population.

Ce choix est d’autant plus problématique que les auteurs de la motion étaient informés de l’arrivée imminente de nouvelles prévisions fiscales. Or, ces dernières révèlent une aggravation du déficit, rendant la motion irréaliste dans sa forme actuelle.

Malgré cela, la droite a voté le renvoi au Conseil administratif. Ceci illustre une volonté de réduire le rôle des communes et de l’État, notamment par une politique de baisse fiscale non assumée. Cette posture idéologique, déconnectée des réalités sociales et budgétaires, menace directement la capacité de la Ville à garantir des services publics de qualité.

Urgence verte : quel était le texte proposé? Pourquoi l’avoir proposé comme urgence et quel est le résultat du vote ?

Rue des Savoises : vers un espace public apaisé

La motion M-1882, visant à piétonniser et végétaliser la rue des Savoises dans le quartier de Plainpalais, a été renvoyée en urgence à la commission de l’aménagement et de l’environnement. Cette motion, écrite par notre groupe, concerne la rue située aux abords de la Maison des associations — un lieu de vie essentiel pour le tissu associatif genevois et très fréquenté en soirée grâce à ses nombreux restaurants.

Déjà peu empruntée par les voitures, cette rue mérite d’être rendue aux habitant·e·s et aux visiteurs, pour une occupation apaisée et positive de l’espace public.

La motion sera prochainement examinée en commission, et nous espérons son retour en plénière dans les plus brefs délais.

Quelle est ton anecdote vis à vis de cette plénière ?

Dérapage au Conseil municipal

Lors du débat sur la pétition visant à remettre le bus de Carl Vogt devant l’Université de Genève (P-517), un conseiller municipal de l’UDC a qualifié la gauche de « wokiste dégénérée », provoquant une vive réaction des groupes. En signe de protestation, plusieurs élu·e·s ont quitté la salle en fin de séance.

Le président est intervenu immédiatement pour rappeler à l’ordre l’auteur des propos et a exigé des excuses. Face à la situation, une conseillère municipale socialiste a décidé de désactiver le micro du conseiller concerné, refusant de tolérer des propos haineux dans cette enceinte démocratique.