Comme l’année dernière, de nombreuses personnes sont à la merci des froids hivernaux dans notre cité ; dont des familles, dont des enfants. Leur nombre avait augmenté de manière alarmante l’hiver 2012-2013. Grâce à l’ouverture d’un deuxième abri de la Protection civile (PC), l’accueil a pu se renforcer et des personnes dans le besoin, sans distinction, ont pu maintenir une certaine dignité. L’abri de Richemont a pu compléter celui des Vollandes en 2012 pour donner aux familles un refuge à elles et accueillir les grands précaires. Dès demain, les deux abris continueront de jouer leur rôle.

Cependant, les capacités sont insuffisantes. La sécurité est difficile à garantir en cas de saturation. Les personnes ont besoin d’hygiène. Ces abris ne peuvent se substituer à une politique de prévention en amont. En effet, il s’agit d’une réponse à une situation d’urgence et d’éviter un drame humain dans nos rues cet hiver.

Les Assises de la précarité ont mis en avant des propositions pour des solutions plus durables. Un observatoire du social et de la santé pourrait jouer un rôle de vigile et permettrait d’adapter au mieux les mesures aux besoins. Le projet de logement modulaire offrirait la possibilité à des personnes précarisées par le manque de logement abordable de normaliser leur situation et de sortir ainsi du cercle vicieux de la misère.

En attendant, les abris ont tout leur sens, pour la dignité de toutes et tous !

J’ai besoin de vous, les Vertes et les Verts, pour comprendre l’enjeu de ces abris et d’être prêt à rappeler à qui doute ou méconnait leur bien-fondé que tout le monde est concerné par la précarité. Chacun peut rencontrer une situation d’exclusion, personnellement ou à travers une personne plus ou moins proche. Dans des situations de besoin extrême, où manger est un problème, où se vêtir est un problème, où se laver est un problème, où la capacité de gagner un revenu faute de logement et de vie privée est un problème, la cohésion sociale sur laquelle est fondée toute démocratie est en danger et le seul pragmatisme est celui d’être solidaire.

Cordialement verte,

Esther Alder
Conseillère administrative Ville de Genève