Plusieurs personnes ayant droit aux prestations financières de la Ville et du Canton se trouvent sans abri par l’absence d’une prise en charge sociale. Ces personnes n’ayant pas de domicile fixe ne peuvent pas faire de demande.

Une situation prolongée de chômage ou de précarité professionnelle peut conduire ces personnes à des privations matérielles, à une perte de confiance en leurs propres capacités, ainsi qu’à un repli sur soi, qui peuvent déboucher sur l’isolement social.

Ces personnes ayant droit aux prestations financières ne connaissent pas le dispositif social existant et ne recourent à aucune aide publique ou associative.

  • Quelle est la prise en charge sociale pour les personnes sans abri ayant droit aux prestations financières institutionnelles données par la Ville et le Canton?
  • Quel est le taux de prise en charge de ces personnes et quelles sont les mesures prises pour les sortir de l’isolement social?

RÉPONSE DU CONSEIL ADMINISTRATIF

Pour rappel, le Grand Conseil de la République et canton de Genève a voté la loi sur l’aide aux personnes sans abri (LAPSA) qui attribue aux communes la
compétence exclusive de délivrer les prestations liées à l’accueil des personnes sans abri, incluant un hébergement collectif d’urgence et un appui social ponctuel
de premier recours et la primo-orientation sociale.

Le Service social (SOC) de la Ville de Genève participe activement à cette politique intercommunale puisqu’il organise et met à disposition depuis l’hiver
2022 un dispositif de 177 places d’hébergement. Bien sûr, ces places ne sont pas les seules, puisque plusieurs associations sont soutenues par les communes et la
Ville de Genève afin d’offrir un total d’environ 500 places.

De plus, une ligne téléphonique permet d’attribuer des places aux personnes en recherche d’hébergement d’urgence. Dans le cas de personnes ayant des droits sur le territoire, celles-ci sont ensuite reçues par le SOC pour :
– fournir un appui social ponctuel de premier recours, primo-orientation
sociale;
– préparer leur intégration dans le dispositif d’hébergement.

Les personnes en situation de sans-abrisme ayant potentiellement droit à des prestations des assurances sociales fédérales, des droits cantonaux ou communaux, sont hébergées en priorité, depuis le 1er octobre 2022, dans un des deux hébergements collectifs en hôtels. Ces hôtels ont une capacité d’accueil de 100 personnes (40 hommes et 60 femmes). Elles et ils y sont hébergé-e-s gratuitement et bénéficient d’un repas gratuit en soirée et d’un petit déjeuner.

Nonante-cinq personnes bénéficient d’une primo-orientation sociale qui vise à identifier et à apporter le soutien répondant le plus possible aux besoins et aux
droits des personnes. L’objectif des travailleuses sociales et travailleurs sociaux (TS) est de recréer du lien social si la personne souffre d’un fort isolement. Elles et ils se chargent aussi d’accompagner la personne à recouvrir ses droits et de l’aider à trouver une solution pour sortir de l’hébergement d’urgence.

Pour y parvenir, les TS du SOC coordonnent leur intervention, dès le début du séjour, avec les services compétents, dont notamment l’Hospice général, le Service de protection de l’adulte (SPAd), le Tribunal de protection de l’adulte et de l’enfant (TPAE) ou encore les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG).

Dans la mesure où une domiciliation est nécessaire pour accéder à certaines prestations, les TS peuvent, le cas échéant, procéder à une domiciliation temporaire de la personne au sein du dispositif. Dans le cas où une personne fait le choix de refuser toute aide et souhaite rester dormir dehors, le SOC intervient via ses travailleuses et travailleurs de rue qui, plusieurs fois par semaine, partent à leur rencontre afin de créer une relation de confiance qui permette d’envisager des soutiens tels un hébergement, des repas ou encore un relais auprès de la Consultation ambulatoire mobile de soins communautaires (CAMSCO).

 

Le secrétaire général : Gionata Piero Buzzini

La conseillère administrative : Christina Kitsos