Elena Ursache

Conseillère municipale

Denis Ruysschaert

Conseiller municipal

Sur fonds d’urgence climatique et géopolitique, la question de la transition énergétique a animé une partie des débats. Conscients de la nécessité de s’affranchir de la dépendance aux énergies fossiles les membres de l’alternative ont lancé un vibrant appel pour que la Ville de Genève rejoigne le Traité de non-prolifération des combustibles fossiles (TNPF). La campagne internationale en faveur d’un Traité de non-prolifération des combustibles fossiles s’inspire des traités qui ont permis de faire face aux menaces des armes nucléaires, des mines antipersonnel et d’autres substances dangereuses. Au cours de l’année écoulée, la campagne a reçu le soutien de 101 lauréats du prix Nobel, de 2 600 universitaires, de 231 parlementaires, de centaines de jeunes activistes, d’un groupe croissant de leaders religieux et de plus de 1 300 organisations de la société civile. 

Portée par l’ensemble des vert.e.s, la motion a été acceptée par une majorité de 35 voix. En s’appuyant sur la déclaration de l’urgence climatique de février 2020 et sur son engagement déterminé pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, la Ville de Genève devient la première ville suisse à soutenir officiellement l’initiative TNPF. « Elle rejoint ainsi 46 villes et gouvernements locaux du monde entier, dont Montréal, Vancouver, Los Angeles, Barcelone ou encore Sydney, et “envoie un message” aux autres villes de Suisse et du monde en les invitant à emboîter le pas et à arrêter l’exploration et l’expansion de nouveaux combustibles fossiles ». (Frédérique Perler, Maire de Genève) 

Dans un tout autre registre, à la demande du Conseil administratif, les municipaux ont renvoyé en Commission des finances et Commissions spécialisées les Comptes 2022 (PR-1510).  Denis Ruysschaert a félicité les membres du Conseil administratif en saluant une saine gestion, la capacité des membres du CA de travailler ensemble efficacement dans un budget contraint, ainsi que la validité de leurs choix économiques pour faire face à la crise, notamment des mesures telles que les bons solidaires, l’exonération pour le commerce local, l’aide à la culture, etc.  En même temps, il ne faut pas oublier que même si « les comptes sont bons », ils reposent sur la collecte d’impôt des sociétés financières qui représentent environ 30% de l’impôt des personnes morales et des sociétés de trading environ pour 25%, soit 55% pour ces deux secteurs. Or, les secteurs de l’économie réelle (les petits commerces, l’hôtellerie, la restauration, l’événementiel) sont toujours en grande difficulté. Et ce n’est pas tout : la qualité de la vie dans notre ville dépend de l’extraction de matières premières dans les pays du sud, de la destruction environnementale, d’inégalités sociales grandissantes, sans oublier les crises et les conflits symptomatiques d’un monde sous tension.  

Pour Denis Ruysschaert, même si « les comptes sont bons » nous devons œuvrer davantage pour un rééquilibrage équitable entre secteurs économiques, pour assurer la diversité de l’économie genevoise et pour venir en aide aux personnes marginalisées. Nous devons toujours nous rappeler l’interdépendance entre Genève et la solidarité internationale, ainsi que la responsabilité des entreprises genevoises vis-à-vis les pays du sud. Enfin, la mise en œuvre du budget d’investissement de 180 millions de francs pose problème : seulement la moitié du budget a été investi, alors que ce budget doit servir en priorité à l’assainissement des bâtiments (principal moyen pour réduire les gaz à effets de serre de 60% pour 2030). Dès lors, nous devons nous assurer que la totalité de ces 180 millions soient investis. Il existe plusieurs pistes : améliorer la transversalité entre les services, améliorer la vitesse de traitement des objets du Conseil Municipal, mieux estimer le cout structurel des entretiens des bâtiments, doter l’administration de moyens, obtenir l’adhésion de la population sur ces nouvelles infrastructures et s’adapter au système politique consensuel suisse qui permet de nombreux recours.