Mardi 18 mai: Valentin Dujoux s’est intéressé aux points de tri des déchets dans les parcs, les beaux jours arrivant et apportant leur lot de pique-niqueurs enthousiastes.  S’il se réjouit de pouvoir y trouver des poubelles PET, verre et alu, il demande qu’une poubelle complémentaire y soit ajoutée pour le compost, et que celles pour l’alu puissent également accueillir les barquettes en alu.  Il termine sur l’adage : le déchet le plus écolo reste celui qu’on ne produit pas.

Ana Barciela a relancé sa demande de création d’un nouveau passage piéton sur de St-Jean, là où de nombreuses personnes traversent de manière sauvage, dans un trafic automobile dense.  Il faudrait éviter l’accident. Les services de notre magistrate s’en occupent. Annonçant la canicule qui démarre et les prévisions désastreuses qui suivront, Denis Ruysschaert demande si la Ville est prête à actionner son plan canicule.

Se basant sur l’offensive menée par la police contre les 2 roues hors-la-loi fin avril, Delphine Wuest a proposé au CA de lancer des opérations visant les automobilistes qui squattent les places PMR (personnes à mobilité réduite) ou se garent sur le trottoir (« juste pour 3 minutes ») empêchant le passage d’un fauteuil roulant et forçant ces personnes à faire un détour alors qu’elles ont du mal à se déplacer. 

Matthias Ehrardt s’est intéressé aux lendemains du marathon.  S’il salue cette manifestation, il regrette que les vaubans aient été stockés sur la piste cyclable du pont du Mont-Blanc, alors qu’ils auraient pu être laissés sur la chaussée sans trop déranger.  La magistrate en charge de la voirie a promis de tirer les oreilles à qui de droit.

Puis on aborde le PRD-265, sur La «Réduction du temps de travail du personnel municipal», proposition d’Ensemble à Gauche.  La droite le refusera pour éviter de creuser les écarts de salaires entre privé et public, le PS est mitigé.  Les verts, par la voix de sa cheffe de groupe, annonce que la réflexion sur le temps de travail dans la société doit se faire au niveau de la région, du canton, voire national.  Nos concitoyens devraient pouvoir concilier sereinement différentes facettes d’une vie active : travail, loisir, bénévolat, parentalité.   Cependant, cet idéal vers lequel nous tendons ne peut pas être seulement proposé à une partie des travailleurs-euses, voire seulement à celles et ceux de la Ville de Genève.  Cette inégalité de traitement, qui par ailleurs couterait entre 50 et 60 millions supplémentaires aux contribuables, sans compter les 750 nouveaux postes à ajouter pour que la Ville puisse continuer à assurer ses prestations à la population.  SI l’attention est louable, sa mise en œuvre est inapplicable.  Laurence Corpataux termine en citant l’exemplarité de la Ville de Genève en terme d’écart de salaires qui n’est que de 4.4% entre le plus haut et le plus bas salaire de ses employés.  Les verts ont refusé ce texte au nom de l’égalité de traitement, ce projet devrait concerner la société de manière globale.  Notre magistrat confirme que la mise en place de cette proposition n’est pas réaliste.  Le texte est refusé.

La R-225 demande que « pour favoriser le commerce local, les marchés publics d’achat doivent être répartis de manière équitable»., Denis Ruysschaert explique que les verts sont sensibles au sort des PME, qui constituent le cœur du tissu socio-économique local, ont un impact environnemental minime, et structurent notre société, et même, souvent, un sens à la vie de nos concitoyens. Ainsi, la Ville a tout intérêt à les soutenir, ce qu’elle fait concrètement, en des cercles vertueux éducationnels, techniques, sociaux, politiques, et même culturels. Il rappelle que le texte souhaite sur les appels d’offre : privilégier les critères sociaux, environnementaux, de proximité et de formation et sélectionner l’offre qui donne le meilleur rapport qualité prix.  Il est possible d’objectiver les critères des marchés publics, en prenant par exemple en compte le cycle de vie des matériaux, et d’inclure des prérequis dans l’appel d’offre, par ex en exigeant l’utilisation de béton recyclé.  Mais cela demande une véritable volonté politique.  Nous en avons.  Résolution votée.

La M-1463 demande de lancer une crèche estivale. Mathias Erard a exprimé le soutien des vert.e.s à la motion, faute de pouvoir faire mieux. En effet, nous préfèrerions que notre société change, avec un congé parental digne, le droit au temps partiel et une réduction du temps de travail généralisée.  En gros, des modes de vie plus doux et sereins. 

On termine la soirée sur le Grand Théâtre, et l’approbation de son budget 2022-23.  Ce point a été repris mercredi en tout début de séance, ne permettant pas à Delphine Wuest d’arriver à temps pour  donner la position des vert.e.s. La voici. Si tous les partis ont salué que pour une fois, le budget soit déposé avant la clôture de la dite saison, les verts restent inquiets sur l’avenir : le mécénat reste précaire, notamment du fait que certains mécènes particuliers ne seront pas suivis par leurs héritiers, ce qui annonce une baisse de ces revenus à plus ou moins court terme.  En parallèle, les charges de personnel vont encore augmenter avec la fusion des statuts de la fondation du GT et de la Ville.   Surtout, il ne semble pas y avoir de réflexion autour du coût de fonctionnement de ce GT, qui coûte entre 60 et 70 millions chaque année à la Ville.   Ainsi, c’est du bout des doigts que les vert.e.s ont pressé sur leur bouton « oui ». 

La séance du mercredi s’ouvre avec un rapport de la Commission des pétitions, à propos d’une pétition joliment intitulée « Pour en finir avec l’instrumentalisation politique genrée de l’espace public, laissons nos Rues actuelles en paix ». On se laisse bercer par les reproches fantasmagoriques de l’UDC accompagnés avec les noms de Staline ou de Marx contre la gauche du CM qualifiée de gauchiste. De l’Alternative, on signale que ça fait 200 ans qu’on donne des noms d’hommes aux rues et les noms de rue ont toujours une dimension politique. Il ne faut pas que les hommes restent les propriétés des noms des rues, il faut aussi partager. Il reste du travail à faire pour rattraper le retard accumulé et l’invisibilisation des femmes dans notre espace public. Il y a bien une ligne de fracture entre gauche et droite sur ce thème : la droite veut éviter « l’instrumentalisation politique genrée de l’espace public » et la gauche souhaite réduire l’instrumentalisation commerciale marchande de ce même espace public. Le Centre, de son côté, s’est prononcé pour féminisation des noms de rue de rues, mais il souhaitait que la procédure de consultation soit plus efficace et a souhaité renvoyer la pétition au CA pour cette raison. Mais concernant le manque de concertation, les Vert-es ont rappelé que la consultation existe et puisque des avis de soutien et d’opposition sont transmis à la commission de nomenclature. Les Verts ont voté pour le classement de cette pétition. La pétition était classée avec 48 oui contre 29 non.

La soirée a continué avec un projet de règlement (PRD-298) déposé par le groupe Ensemble à gauche, avec pour but d’introduire des membres suppléants dans le Conseil municipal. La modification récente de la Loi sur l’administration des communes introduit la possibilité pour les délibératifs de disposer de membres suppléants, comme au Grand Conseil. Cela permettra sans doute d’éviter des démissions de conseillères et de conseillers qui deviennent parents, qui changent d’emploi ou qui entament une formation. Pour les Vert-es, c’est aussi une façon d’assurer plus de continuité dans les différents travaux du Conseil et entre autres, de ne pas compromettre la prise de position et le nombre des voix en cas d’absence des titulaires. Nous avons soutenu cette PRD qui a accepté avec une large majorité (sauf le PLR).

Un second projet de règlement (PRD 218) a été traité dans la foulée, « Pour des agents de la police municipale rémunérés à la hauteur de leurs compétences », déposé par le groupe MCG. Jacqueline Roiz a pris la parole pour les Vert-es pour s’opposer à ce texte tout en encourageant les discussions en cours entre les APM, le CA et les syndicats afin d’évaluer les salaires et mieux reconnaître les spécificités du métier.

La soirée de mercredi s’est terminée avec une motion du Centre traitée en urgence, « Chauffages : pour une VRAIE sortie des énergies fossiles !», demandant au CA de ne plus mettre en service des installations de chauffage à énergie fossile et de remplacer les installations actuelles par des pompes à chaleur d’ici à 2032. Le débat a montré que les objectifs de la Ville dans la transition énergétique, mais qu’elle se heurte parfois à des écueils insurmontables : Denis Ruysschaert a rappelé que les pompes à chaleur ne peuvent pas être installées partout et le réseau de chaleur se fait attendre. Dès qu’une transition directe au renouvelable est possible, la Ville fonce, et l’on peut remercier le Centre pour son soutien à cette politique. Les Vert-es ont recommandé le renvoi au Conseil Administratif pour étudier leur faisabilité, c’est-à-dire comment transformer cette volonté politique en action pratique. Votée sur le siège cette motion a été acceptée par une large majorité.

Le lundi 23 était une séance supplémentaire consacrée à un ensemble de motions datant pour la plupart de 2017 et 2018. En voici une petite sélection.

La Motion 1394 demande de former la police municipale sur le harcèlement sexuel auprès des contre les violences sexistes et LGBTIQ-phobes. Par la voix de Jacqueline Roiz, les Verts reconnaissent les progrès évidents dans les formations des APM, mais aussi remarques que la manière d’aborder ce type d’agression est différente d’autres agressions notamment racistes. Cette une formation et nous ne pouvons pas refuser une police municipale de bien se former contra la lutte de violace sexiste et LGBTQ. La motion a été adoptée avec 52 oui contre 10.

La Motion 1343 « Densifier…mais avec des moyens pour accueillir les habitants ».Comme toujours l’UDC à chaque fois dans le sujet de densification emploie sa terminologie xénophobe et ne voit que l’arrivée massive des étrangers. Les Vert-es ont soutenu cette motion qui vise à accompagner la densification avec un renforcement des moyens pour les structures pour les habitant-es. Les maisons de quartier participent pleinement à la vie des quartiers. Aux yeux des Vert-es, il s’agit de soutenir cet objet pour leur donner les moyens d’accompagner l’évolution de la Ville. Avec 49 oui contre 12 non elle a été envoyée au CA.

M-1304 A « Tournant énergétique et création d’emplois locaux : chauffons nos bâtiments avec du gaz Vitale vert ! » déposée par les Vert-es en juin 2017. La Ville de Genève a déjà en partie satisfait la revendication de cette motion puisque tous ses bâtiments publics et administratifs chauffés au gaz sont sous contrat Vitale Vert depuis avril 2021 – avec à la clé une économie estimée à 23 tonnes de CO2. Le choix politique a été fait de ne pas étendre la mesure au patrimoine financier (immeubles d’habitation) d’une part pour préserver les locataires d’une hausse de leurs charges et, d’autre part, en raison de la disponibilité limitée du biogaz que les SIG produisent à partir des boues d’épuration de la station d’Aïre. La motion a été adoptée avec une large majorité.

La M-1430, déposée par le groupe socialiste avec quelques Vert-es, « Pour que la pénurie de logements au niveau cantonal ne péjore pas la très difficile conciliation entre la vie familiale et la vie professionnelle des jeunes familles qui perdent la place en crèche de leurs enfants lorsqu’elles sont contraintes de déménager. » Elle demandait que les parents qui déménagent hors de la Ville puissent garder leur place en crèche pour leur enfant jusqu’à la fin. Les Vert-es se sont positionné-es contre cette motion en raison de la nécessité rappelée par Laurence Corpataux que toutes les communes proposent des places en crèche. Il est essentiel que les autres communes fournissent un effort plus grand afin d’éviter de se reposer sur la Ville, comme pour la culture et l’action sociale. Pour l’accueil des enfants dans des structures d’accueil préscolaires et qu’il y a une réelle réciprocité intercommunale. Pour ces raisons, il est essentiel pour les Vertes est les Verts, que cette problématique d’importance soit relayée régulièrement auprès des communes genevoises afin de trouver un accord qui facilitera grandement la vie des nombreuses familles. La motion a été finalement acceptée par 33 pour et 28 contre, mais avec un amendement qui maintient la nécessité pour l’un des parents de travailler en Ville pour bénéficier d’une place en crèche.

Delphine Wuest

Conseillère municipale

Anna Barseghian

Conseillère municipale