Ana Barciela

Conseillère municipale

La session débute avec l’annonce du traitement de deux sujet à l’ordre du jour, qui vont susciter un débat intense, comme le traitement de la P-500 Rue du Midi – refus de changement de nom et la PR-1586 ouverture d’un crédit de 3 400 800 francs destiné à l’amélioration des mesures de modération de la circulation et de sécurisation des déplacements dans la zone 30 du quartier des Eaux-Vives en troisième débat.

Les questions orales sont multiples. La question d’Ensemble à Gauche (EàG) est en lien avec le Comité International de la Croix Rouge (CICR) et le crédit exceptionnel voté en octobre 2023 pour répondre en partie au problème financier de l’institution. Une recommandation votée lors de ce crédit par le Conseil Municipal (CM) a demandé le contrôle de la sauvegarde de l’emploi au siège de Genève. La Ville devait rester en contact avec le CICR, dans le but de vérifier la mise en place de ces recommandations. Etant donné la situation actuelle et l’annonce des licenciements par le CICR, Ensemble à gauche demande au Conseil administratif (CA) de s’inquiéter de cette problématique et nous revenir avec des réponses. 

Une autre question d’EàG concerne les travaux du promontoire de la pointe de la Jonction qui est actuellement fermé. Ces travaux  sont réalisés par les SIG et s’achèveront en automne.

Les socialistes se demandent comment la mise en application du Projet de Loi (PL) 13348 (Loi sur l’arborisation, la végétalisation, la mobilité douce et les transports publics dans l’aire urbaine), voté au Grand Conseil, va se mettre en place en ville de Genève. Ce PL consiste à transformer une surface de 8% de terrain et la dédier à l’arborisation, à la végétalisation et à l’améliorent de la mobilité douce. La Magistrate répond que la Ville a introduit la demande de ce PL dans le Plan climat de la ville et a adapté les objectifs de cette initiative.

Les Vert-e-s ont questionné le magistrat en charge de la Culture au sujet du Festival du film et forum international sur les droits humains de Genève (FIFDH), un grand festival dans une grande salle qui est devenue petite. Plusieurs évènements complets lors de cette dernière édition ont laissé beaucoup de citoyen-ne-s mécontent-e-s devant l’impossibilité d’avoir des billets pour les grands évènements dans la grande salle du théâtre Pitoëff  ou dans les  salles de cinéma. Ce festival offre la possibilité au public de connaître les injustices faites sur des populations et sur la planète et permet de mieux comprendre quels sont les engagements qui doivent se mettre en place au niveau individuel et collectif pour faire face à autant d’injustices. Est-il possible d’envisager un changement de salle pour les grands évènements ainsi qu’offrir plus de possibilités pour regarder les films ? Le Magistrat répond que le festival est victime de son succès et qu’il est probable que les évènements plus importants se produiront prochainement dans la salle du Plaza, qui est actuellement en rénovation.

Une autre question des Vert-e-s  concerne les déclarations faites à l’encontre des manifestations en Ville. Ces déclarations vont à l’encontre du droit de manifester en invoquant la baisse de chiffres d’affaires des commerçant-e-s. La Magistrate propose que les manifestations se fassent sur une rive et pas sur les deux, afin de diminuer l’impact en centre-ville, en fermant le pont du Mont Blanc.

Des questions sur la problématique du taux d’absentéisme de la Gérance Immobilière Municipale (GIM) ont été posées avec des réponses claires du Magistrat. Une étude de tous les départements poste par poste est réalisée pour trouver des solutions concrètes à cette problématique.  

Une question du MCG concerne la politique de ressources humaines et d’engagements faits dans le département de Mme Perler. Selon le MCG, les derniers engagements au niveau des postes stratégiques du département ne respectent pas la zone de domiciliation, ces personnes engagées venant de France. Selon la Magistrale la gestion des ressources humaines est une prérogative du CA et non du CM.

L’ouverture d’un crédit de 3 400 800 francs destiné à l’amélioration des mesures de modération de la circulation et de sécurisation des déplacements dans la zone 30 du quartier des Eaux-Vives suscite un important débat de la part de la droite. Selon l’association Vivre aux Eaux-Vives qui œuvre pour créer de liens avec les habitant-e-s et défendre les commerçant-e-s et le commerce de proximité, ce crédit viendra compléter les aménagements nécessaires pour le quartier. Cette association rappelle que réduire l’impact du trafic et la présence des voitures dans le quartier sera bienvenue pour les habitant-e-s. Pour eux soutenir ce crédit est nécessaire pour sécuriser les déplacements et augmenter la canopée dans le quartier.

La droite insiste sur le fait qu’il s’agirait de bricolage dans le quartier et que les différents débats ont opposé les habitant-e-s. Selon eux, il n’y a pas de projet d’ensemble pour les aménagements du quartier. Ils et elles proposent avec le Centre une recommandation qui a été accepté par le CM et qui demande au CA de prendre contact et auditionner les associations d’habitant-e-s et des commerçant-e-s des Eaux Vives et de rendre un rapport au CM. Le Centre, en revanche, relève tout ce qui est déjà fait en termes d’améliorations pour les commerçant-e-s et les habitant-e-s, comme la diminution du volume de trafic, la baisse des accidents, l’amélioration des déplacements piétons et vélos et l’accessibilité des habitant-e-s à leurs domiciles pour les personnes à mobilité réduite.

Les Verts-e-s précisent qui il n’y a pas de révolution dans la demande de ce crédit qui va dans l’évolution des travaux et des aménagements déjà débutés en 2011. Les principes de sécurité dans certains axes ont été pris en compte pour réduire les accidents. Ce crédit permet de continuer les mesures qui vont faciliter les déplacements et la sécurisation des piétons, avec les trottoirs traversant. De plus 20 arbres viendront apporter un peu de fraicheur dans le quartier. 

Les urgences

L’urgence M-1698 « Des places de livraison modulables pour les désengorgements de nos routes » est renvoyée pour étude en Commission de l’aménagement et de l’environnement (CAE).

L’urgence de l’UDC PRD-353 « Mise aux normes des locaux vides dans l’école des Eaux-Vives au bénéfice du Judo Club des Eaux-Vives et d’autres associations selon le compromis issu du projet de délibération PRD-301 » est envoyée en commissions des sports.

L’urgence du MCG la M-1737 « Laissez vivre les Eaux-Vives » est refusée.

L’urgence Verte M-1813 « Eau et fraîcheur pour le quartier de la Jonction » est renvoyée à la CAE. L’amélioration et la multiplication des accès à l’eau est un volet indispensable de l’aménagement de notre Ville face aux dérèglements climatiques.

L’urgence socialiste PR-1085 concernant le bâtiment de l’ancienne Comédie sis au boulevard des Philosophes 6 est acceptée. C’est un lieu emblématique qui doit rester accessible à tous les habitants de la ville. Ce bâtiment est protégé et doit rester à vocation publique. Le CA favorisera tout projet qui peut faire des projets dynamiques, créatifs et intergénérationnel. La mise à niveau des installations techniques sera nécessaire car elles sont vétustes.  

L’urgence d’EAG, la PRD-304 « Respect en séance de commission » est une proposition des Vert-e-s qui fera l’objet d’un troisième débat lors d’une plénière ultérieure. Cette proposition très sensible demande aux élu-e-s d’avoir un comportement respectueux dans les séances de commission. Cette PRD demande à ce que les président-e-s de séance rappellent à l’ordre toute personne présente en commission (conseiller municipal ou conseillère municipale, personne auditionnée ou qui travaille au sein de la commission) qui commettrait une violation d’ordre et trouble la délibération lors d’une prise de parole formelle ou informelle. La présidence lui retire la parole, veille à ce que les propos tenus figurent dans le procès-verbal de séance et informe le bureau de l’incident pour qu’il puisse, le cas échéant, prononcer des sanctions, dont notamment l’exclusion de la commission.

En référence à l’article 40, sont notamment réputés violation d’ordre tout propos discriminatoire, en particulier raciste, sexiste ou homophobe ; toute menace proférée à l’égard d’une ou de plusieurs personnes ; toute parole portant atteinte à l’honneur ou à la considération ; toute expression ou geste outrageants.

L’urgence du PLR, la M-1820 « la pièce de théâtre les Emigrants annulé à Genève en juin 2023 mérite une réparation » a été refusée.

La P-500 « Rue du Midi – refus de changement de nom » est traitée en débat accéléré. Ce texte fait suite à une demande des habitants de la Rue du Midi de ne pas changer le nom de leur rue comme proposé par le Conseil municipal, suite à la motion M-1759 qui demande de valoriser le travail des femmes et leurs luttes dans l’histoire de Genève. La Rue du Midi devient la Rue Julia-Chamorel. Mme Chamorel était une écrivaine féministe, une pacifiste fidèle à la classe ouvrière dont elle était issue. Le choix de donner les noms des femmes aux rues de Genève a été validé par le Conseil d’Etat et sera suivie d’autres rues qui prendront les noms des femmes. Cette pétition a été classée.

La réponse du CA à la résolution R-276 présentée par les Vert-e-s pour « prévenir les expulsions des locataires et des sous-locataires » est assez complète. Le CA nous rassure sur l’utilisation du programme Domos, mis en place par le Canton avec le concours de l’Hospice général, d’une fondation privée, des représentant-e-s des milieux immobiliers et avec le soutien des milieux de défense des locataires qui ont l’avantage de proposer une solution automatique pour éviter les expulsions. La Ville de Genève déploie de son côté des actions sur plusieurs niveaux afin de venir en aide aux personnes qui risquent l’expulsion de leur logement. Concernant la demande de création d’un fonds au niveau de l’Association des communes genevoises (ACG), la demande sera transmise à son comité afin qu’il puisse se positionner.

La PR-1540, ouverture de trois crédits pour un montant total de 8 860 000 francs destinés à la réfection des chemins endommagés dans le parc Bertrand, à la création d’une plateforme logistique, à l’aménagement d’une aire de jeux et à l’achat d’un véhicule de manutention, provoque un débat sans fin entre deux associations voire entre personnes, dont les orientations politiques différentes font véhiculer une importante quantité de fausses informations sur cette PR. L’aménagement de la place des jeux et des espaces verts en protégeant les berges de la zone humide, s’avère nécessaire. Les chemins seront refaits et perméabilisés afin de mieux permettre aux personnes à mobilité réduite de se déplacer. Cette PR a été validée par le CM avec son amendement qui demande que les travaux réalisés se fassent en respectant l’intégralité et la destination de ce parc comme demandés par Alice Noerbel, la veuve d’Alfred Bertrand, qui l’a légué à la Ville de Genève

La M-1710 « fermeture du préau de l’école des Pâquis pour la protection de nos enfants » est maintenant acceptée par le CM. La mise en place d’un groupe de travail incluant toutes les parties prenantes avec une approche pluridisciplinaire va permettre de travailler ensemble pour le bien être de tout le quartier.