Par Alfonso Gomez, Conseiller administratif de la Ville de Genève. Texte paru sur son blog de la TdG le 8 juillet 2020.

Le 7 avril 2020, les électeurs et électrices de la Ville de Genève m’ont accordé leur confiance en m’élisant au Conseil administratif de la Ville de Genève. Ce faisant, ils et elles ont plébiscité les valeurs vertes et humanistes que je défends, ainsi qu’un programme ambitieux en matière d’écologie. En prenant la tête du Département des finances, de l’environnement et du logement (DFEL) le 1er juin dernier, j’ai défini cinq grandes priorités pour cette législature. Je suis prêt à engager toutes mes forces, toute mon énergie, pour les concrétiser.

En avant pour la transition écologique

Les conséquences néfastes du changement climatique se font ressentir partout, y compris à Genève. Si nous voulons lutter contre l’élévation du niveau des mers, les températures extrêmes ainsi que les menaces pesant sur l’ensemble des écosystèmes et des populations, nous devons nous mobiliser dès aujourd’hui. Et commencer par montrer l’exemple, ici et maintannt. La transition écologique n’est plus une alternative : elle constitue le seul projet nous permettant de continuer à « faire société » et de ne pas sombrer dans le chaos.

Dans ce cadre, j’entends mettre en œuvre des réformes essentielles. Parmi mes priorités, figure bien sûr le dégoudronnage de la Ville de Genève et sa végétalisation, afin de faire face au réchauffement climatique, créer des îlots de fraîcheur et permettre à toutes et tous de bien vivre en ville. Mon objectif est clair : parvenir à une couverture arborée de 30% en Ville de Genève d’ici 2030, contre 21% actuellement. Je travaillerai également main dans la main avec ma collègue Frédérique Perler sur les questions d’aménagement, dans le respect du Plan stratégique de végétalisation 2030, pour renforcer la nature en ville et favoriser la biodiversité, de même que sur les questions liées à la rénovation du parc immobilier municipal, afin de réduire la dépendance aux énergies fossiles et augmenter la part du solaire et de la géothermie. En parallèle, je souhaite renforcer l’action du service Agenda 21-Ville durable, notamment sur la question climatique, et accroitre le soutien aux organisations environnementales. Enfin, ma volonté est de diminuer l’impact environnemental de l’administration municipale et des institutions qu’elle subventionne.

Pour une économie et des finances durables

Face à une crise économique et sociale sans précédent, qui touche de plein fouet les PME et les personnes les plus fragiles, mais qui plonge également l’ensemble de la population dans l’incertitude, le secteur public a un rôle important à jouer. Cette situation exceptionnelle, conjuguée aux effets de la RFFA, plaident en faveur d’un allègement temporaire de l’orthodoxie en matière d’équilibre budgétaire. J’entends donc défendre une politique économique et financière anticyclique, par le biais d’investissements dans la transition écologique – en particulier dans l’assainissement du parc immobilier municipal – et en favorisant l’économie de proximité, tournée vers la satisfaction des besoins de la population (via notamment un soutien accru à la FONDETEC, à l’économie sociale et solidaire, aux producteur-trice-s locaux et aux lieux de distribution de leurs produits). Je poursuivrai néanmoins l’objectif de bonne gestion des finances municipales, alliant responsabilité sociale et financière.

Il s’agira également d’intégrer les enjeux politiques dans les mécanismes financiers de la commune, à l’image de ce qui a été initié en matière de budgétisation sensible au genre. Je pense ici en particulier à la prise en compte des enjeux climatiques dans l’élaboration des budgets, l’analyse de comptes et la priorisation des investissements. J’exigerai aussi des partenaires de la Ville une attention particulière aux questions d’égalité homme-femme ainsi qu’à la baisse des émissions de CO2. En parallèle, je souhaite promouvoir la monnaie Léman, garante d’une économie durable et solidaire, en ouvrant la possibilité de l’utiliser au sein de l’administration. Enfin, par le biais de la Centrale municipale d’achat et d’impression (CMAI), je pousserai plus avant les critères environnementaux dans le choix des achats et fournitures de la Ville de Genève.  

Une action concrète en faveur du droit au logement

Le logement représente l’une des principales préoccupations des Genevoises et des Genevois, préoccupation largement exacerbée par la crise que nous traversons actuellement. Plus que jamais, les autorités publiques doivent s’engager pour garantir à chacune, à chacun, le droit fondamental au logement. En charge de la Gérance immobilière municipale, je souhaite réviser le Règlement fixant les conditions de location des logements à caractère social de la Ville de Genève, avec la volonté de protéger les personnes de plus de 65 ans et de revoir certains critères pénalisant plusieurs catégories de locataires. Un article de la Tribune de Genève s’en est fait l’écho lundi dernier. J’entends également favoriser la mobilité au sein du parc immobilier municipal et nouer de nouveaux partenariats avec les associations de locataires. Enfin, pour lutter contre les îlots de chaleur, je renforcerai les plantations d’arbre et la végétalisation alentour, sans oublier la rénovation des immeubles déà évoquée.

La Ville de Genève, un employeur exemplaire

Ces dernières années, la Ville de Genève s’est distinguée par son exemplarité en matière de ressources humaines. Grâce notamment à la refonte du Statut du personnel en 2011, elle offre à son personnel des prestations sociales de grande qualité, ainsi qu’un cadre de travail humain, respectueux de chacun-e et adapté aux compétences de toutes et tous. Je souhaite continuer à travailler en ce sens, en poursuivant l’avancement de chantiers importants, tels que la révision des règlements sur les indemnités horaires versées au personnel pour le travail effectué le week-end, le soir, la nuit, les jours fériés ou lors des piquets, le projet transversal d’identification des fonctions particulièrement pénibles et l’accélération du processus de collocation des postes de l’administration municipale à une fonction-type du catalogue. En parallèle, j’entends développer le télétravail au sein de l’administration municipale, afin non seulement de promouvoir la conciliation des vies privées et professionnelles, mais également de participer à la réduction des déplacements professionnels en Ville et lutter ainsi contre les émissions polluantes. Enfin, je développerai une culture de la bienveillance au sein de l’administration et renforcerai le dialogue avec les partenaires sociaux.

Droits humains : allier engagement international et action locale

Berceau de la Croix-Rouge et du droit international humanitaire, siège de nombreuses organisations internationales et non gouvernementales d’importance, la Ville de Genève se distingue par sa longue tradition humanitaire, son ouverture au monde et son engagement international. Consacrant depuis 2013 en moyenne 0.6% de son budget annuel à la solidarité internationale, elle agit concrètement pour un monde plus égalitaire. Je souhaite naturellement poursuivre le travail engagé en ce sens, mais en allant plus loin et en ancrant l’objectif du 0.7% du budget dédié à la solidarité internationale comme valeur morale inaliénable. Cet engagement international doit se compléter d’une action déterminée au niveau local en faveur des droits humains. Il s’agira ainsi de continuer à défendre avec conviction les droits des minorités sur le territoire communal, qu’il s’agisse de minorités sexuelles, culturelles, religieuses ou de genre. Avec l’objectif de faire de Genève une ville ouverte et accueillante où chacun, chacune, se sente pleinement reconnu-e. Une ville où la différence n’inquiète pas, mais nourrit ; une ville où l’Autre est avant tout perçu comme un partenaire dans la construction d’un devenir commun. 

Voici décrites ces quelques priorités dans un premier tour d’horizon. Je reviendrai de manière plus précise sur chacun de ces points dans la Feuille de route du Département pour la législature 2020-2025.