Chères Vertes, Chers Verts,

Depuis ma réélection au Conseil administratif le 10 mai 2015, je n’avais plus eu l’occasion de m’exprimer devant vous, en assemblée générale. Celle de ce soir m’en offre l’opportunité, que je saisis avec bonheur, à l’heure où notre section vit un tournant.

Un tournant parce que notre cher Alfonso Gomez, après quatre ans de bons et loyaux services, quitte son poste à la présidence. Outre le fait qu’Alfonso a également siégé au Comité cantonal, ce pilier de la section est aussi Conseiller municipal et membre de divers comités d’associations œuvrant notamment dans le domaine des droits humains ou de la mobilité douce. J’aimerais qu’on le remercie ce soir pour sa disponibilité et son engagement.

Notre section vit également un tournant parce que le comité est appelé à se renouveler ce soir. Les membres du comité sortant ont beaucoup donné de leur temps et de leur énergie, particulièrement durant la longue campagne pour les élections municipales. Nous pouvons aussi les applaudir !

Malheureusement, les résultats des élections au Conseil municipal n’ont pas été à la hauteur de nos attentes. Pourtant, la responsabilité ne repose que très partiellement sur les épaules du comité. Bien d’autres facteurs entrent en ligne de compte. Nous les avons énumérés en séance de débriefing. En lien avec la section, les Verts genevois sont en train de travailler sur la remobilisation des membres et la réorganisation de la structure du parti, dans le but de faire adhérer à nouveau les électrices et électeurs à notre programme.

Notre section, forte de 400 membres – un chiffre en constante augmentation ces derniers mois – doit être un véritable fer de lance pour les idées défendues et les valeurs portées par les Verts. Ce travail constitue un mandat prioritaire pour le comité qui sera élu tout à l’heure. Au vu de la qualité des personnes qui se présentent, je suis persuadée qu’il le mènera à bien.

Pour ma part, je vais maintenant vous dresser un bilan et surtout les perspectives – non exhaustives – de ma deuxième législature au sein du Conseil administratif de la Ville de Genève.

Pour renforcer l’inclusion sociale, je m’étais engagée à poursuivre le développement des logements-relais, ainsi qu’à mettre en place un hébergement d’urgence à l’année. Sachez que mon Département travaille d’arrache-pied sur ces différentes manières d’aider celles et ceux qui connaissent des difficultés.

Depuis le mois dernier, l’Armée du salut finance un projet pilote pour accueillir les familles à l’abri PC de Richemont. Grâce aux deux autres abris que nous ouvrons durant la période hivernale, les différents publics peuvent ainsi être séparés et une attention accrue peut leur être donnée. Les personnes nécessitant accompagnement social individualisé et renforcé se trouvent désormais aux Vollandes.

En matière de logements d’urgence et de logements-relais, nous collaborons de manière très étroite avec nos partenaires associatifs et institutionnels.

Vous vous souvenez de l’occupation du Grütli par des requérants d’asile, puis de la salle du Faubourg, mise à disposition par le biais d’une Convention passée avec l’association qui les représentait.

Cette gestion de crise fut complexe, mais elle n’aura pas été vaine, puisque le Canton est maintenant acquis au fait que l’hébergement « hors sol » (plutôt que sous terre) est plus digne et coûte moins cher à la collectivité. En tant que municipalité, nous nous mettons à la disposition du canton pour trouver les terrains dont il a besoin pour accueillir et héberger les migrants. Des solutions sont en train de voir le jour.

Par le biais de l’Armée du Salut encore, une proposition du Conseil administratif est à l’ordre du jour du Conseil municipal des 08 et 09 mars prochains pour la construction et la gestion d’un immeuble de logements-relais à l’angle de la rue des Deux-Ponts et de la rue des Plantaporrêts.

Par principe, la Ville est favorable à toutes les démarches favorisant les alternatives économiques. Dans cette optique, j’ai soutenu Alternatiba en septembre dernier sur la Plaine de Plainpalais. Ce « village des alternatives au changement climatique » s’est tenu dans des dizaines de villes, pour préparer la grande conférence des Nations-Unies sur le climat qui s’est tenue à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015. A Genève, ce fut l’occasion de lancer le Léman, une monnaie résiliente face aux soubresauts du système économique actuel.

Je tiens à saluer ici les initiatives locales qui vont dans le sens de l’économie collaborative, portant la réflexion quant aux modes de production, de distribution et de répartition des richesses. Je pense à Quartiers collaboratifs, une association qui vise à traduire en actes ces objectifs dans les quartiers. De même, j’invite les Verts à se réunir au sein des quartiers et à réfléchir aux problématiques d’aujourd’hui et de demain, comme cela a commencé à se faire dans le 1202 et le 1203.

En matière de soutien aux personnes âgées, la nouvelle politique de la vieillesse, qui a été portée par mon Département, a été validée par l’ensemble du Conseil administratif, est également sur de bons rails. J’invite celles et ceu
x d’entre vous qui sont intéressés par les défis qui nous attendent à consulter le rapport « Politique de la vieillesse en Ville de Genève », disponible sur le site internet de la Ville. 

Vous savez que certains aînés aux revenus modestes bénéficient des prestations complémentaires municipales. Celles-ci ont été réduites de 2% suite à la coupe opérée par la droite élargie du Conseil municipal lors du vote du Budget 2016 de la Ville. Sous réserve de leur aboutissement, les deux référendums qui font barrage aux coupes et qui ont recueilli plus de 9’500 signataires chacun permettront au peuple d’avoir le dernier mot le 05 juin prochain.

Le refus des Genevoises et des Genevois de couper dans les prestations complémentaires cantonales à l’occasion des votations de la veille est encourageant en vue des votations sur les deux référendums municipaux contre les coupes dans le Budget 2016.

Pour ma part, je m’étais engagée sur le programme des Verts à maintenir – voire à augmenter –les prestations sociales. Je fais donc un enjeu majeur du rétablissement de  ces lignes budgétaires.

Il est fondamental de continuer à soutenir les associations, elles aussi touchées par les coupes. Elles sont des partenaires incontournables de toutes les politiques publiques. Elles ont un contact privilégié avec les réalités du terrain. A ce titre, elles sont les baromètres des nouveaux besoins sociaux. En orientant et en relayant les demandes des citoyens auprès des autorités, elles nous permettent de comprendre les attentes de la population et de nous y adapter. Afin de mieux les soutenir à mon arrivée à la tête du Département, j’avais mis en place l’Unité Vie Associative. Aujourd’hui, nous développons des appels à projet, comme les « Projets à la pelle » de mon année de mairie, afin de mieux cibler les politiques publiques sur lesquelles travaille le Département.

Un autre cheval de bataille en arrivant à la tête du Département a été l’aide à la parentalité. Depuis 2011, 685 places ont été créées. Et sachez qu’entre 2016 et 2022, ce ne sont pas moins de 714 places qui vont être créées, ce qui permettra de couvrir 100% des besoins exprimés.

Après le projet « 2014, année de l’enfance », un Plan d’action pour la promotion des droits de l’enfant a été accepté par le Conseil administratif fin 2015 et salué par d’autres instances. Construit autour d’Engagements concrets pris par la Ville, ce Plan s’articule autour de quatre priorités : l’accessibilité, l’intégration, l’information et la participation.

L’augmentation des demandes de prise en charge para et périscolaire a été constatée. Pour faire face à cette hausse, de nouveaux restaurants scolaires ont été ouverts, d’autres ont été rénovés, et des « Ateliers – découverte » ont été démultipliés.

En outre, un projet pilote a été lancé dans les quartiers de Sécheron et du Petit-Saconnex, en partenariat avec la Fondation officielle de la jeunesse pour coacher les parents qui en font la demande lorsqu’ils rencontrent des problèmes dans l’éducation de leur enfant.

Enfin, un des grands dossiers auquel je m’attelle actuellement est la réorganisation des Unités d’action communautaire.

Vous vous en souvenez, un rapport d’audit est paru au sujet du secteur communautaire du Service social. Le Conseil municipal a visiblement apprécié de recevoir cet audit avant le vote du Budget, puisqu’il n’a finalement opéré aucune coupe dans ce secteur. Une réorganisation en profondeur est néanmoins attendue de part et d’autre. Le processus est actuellement en cours. L’action doit désormais être portée sur quelques publics-cible: les personnes âgées en risque d’isolement ainsi que les grands précaires que nous avons déjà évoqués, mais aussi les familles dites « à risque », ainsi qu’auprès des personnes migrantes.

En coordination avec le Service des écoles et le Service de la jeunesse, le Service social travaille actuellement à la mise en place de cette nouvelle politique sociale de proximité.

Il va sans dire que ces ajustements et d’autres devront se faire à coût constant.  Le contexte financier est extrêmement tendu, le vote du dernier Budget nous l’a encore prouvé. Si Genève est une des villes les mieux gérées de Suisse de ce point de vue, les réformes fiscales qui nous attendent (troisième Réforme de l’imposition des entreprises, péréquation intercommunale, taxe professionnelle) et qui risquent d’amoindrir notre capacité à délivrer des prestations de qualité doivent nous amener à nous questionner sur le fonctionnement de l’administration. Développer le travail entre les services, mettre en commun les ressources et les compétences, repenser nos relations avec le monde associatif, en travaillant par exemple davantage sur des appels à projet, sont des exemples des réflexions menées actuellement. 

*****

Chères Vertes,

Chers Verts,

Le premier semestre 2016 constitue le deuxième volet de mon année de mairie, entamée tambour battant en juin 2015, avec la crise du Grütli à laquelle j’ai fait référence précédemment.

J’ai voulu centrer cette mairie sur la proximité, le partage, la participation et la transition écologique, comme l’ont attesté plusieurs événements. Je pense notamment à la Fête nationale du 1er août centrée sur l’agriculture de proximité ou à la Fête du 31 décembre, consacrée à l’eau. Je pense aussi aux Rencontres improbables du Palais Eynard, qui rassemblent des publics jusqu’ici fractionnés. Le 22 avril prochain, nous allons fêter la Journée de la Terre, avec des « Troc parties » dans les écoles, des « gratiferia » et « disco soup » sur la Plaine de Plainpalais, et une conférence publique de Pierre Rabhi au Théâtre du Léman.

L’expérience de la mairie me donne l’opportunité de considérer Genève comme une ville-monde, et m’a rendue attentive à la nécessité de défendre les intérêts de la Genève internationale.

L’ «esprit de Genève», si bien décrit par Robert de Traz en 1929, continue d’irriguer puissamment notre ville, qui compte près de 30 organisations internationales, plus de 300 organisations non gouvernementales et plus de 170 pays représentés par une ou plusieurs missions diplomatiques, ce qui représente environ 30’000 emplois.

Sur le plan international, je retiendrai deux événements auxquels j’ai pris part avec conviction : la signature d’un pacte sur l’alimentation à Milan d’une part, axé sur des principes de durabilité et de justice sociale, de sécurité alimentaire et de transition énergétique ; la Déclaration de Paris d’autre part, signée lors de la COP21, qui engage les villes à aller plus loin que les Etats qui ont signé l’accord sur le climat.

*****

Avant les élections au comité et à la présidence qui nous réunissent ce soir, la cheffe de groupe et le Président doivent encore présenter leur rapport d’activités. Aussi, je ne vais pas garder plus longtemps la parole. Je vous souhaite une agréable suite de soirée, et vous remercie pour votre attention.

 

Solidairement vôtre,

Esther Alder

Les actualités de mon Département et les miennes sur ma page facebook (www.facebook.com/estheralder-solidaire)