Par Yves Herren, conseiller municipal en Ville de Genève. Texte paru dans le Courrier des Lecteurs de la TdG.

L’animal le plus intelligent du monde et le réchauffement climatique…

L’humain soudainement déstabilisé par la grosse chaleur récupère assez vite ses réflexes d’animal qu’il prétend parfois ne pas être.

Il choisit désormais ses parcours, rationalise ses déplacements, modifie drastiquement son secteur d’activité géographique.
Il marche sur les côtés ombragés des grands bâtiments qu’il rencontre, observe à nouveau les vents, à la recherche d’éventuels courants d’air et choisi ses emplacements en fonction.

Cet animal qui a voulut aller sur la lune cherche à se rappeler des emplacements des points d’eaux sur la terre et se remémore qu’il ne faut pas trop s’en éloigner.
Cet animal redécouvre l’existence des lacs, des rivières et aussi des fontaines qu’il a lui même construites.

Les objets électroniques que son génie a inventés semblent finalement ne pas supporter la chaleur…

Son habitat ne lui permet plus de se reposer la nuit, la torpeur l’atteint maintenant dans son sommeil.
Lui qui a tant voulut son habitat personnel se demande si il ne va pas passer la nuit dehors dans un parc, une pelouse pour espérer dormir…

Cet animal songe à rester au contact de la végétation et semble presque étonné que cela lui apporte une fraîcheur bien appréciable.
La recherche de nourriture redevient vitale, plus juste une envie de manger n’importe quoi, n’importe quand et n’importe où.

Son corps ne lui permet plus de faire des longs trajets, une prise de risque trop dangereuse pour lui.

L’animal réputé le plus intelligent du monde pourrait sembler inadapté à l’environnement direct qu’il a pourtant lui même fabriqué.

Il a trop attendu au point que la planète et la nature dont il est issu ont dû lui montrer qu’il peut devenir très vite une proie… l’animal le plus intelligent du monde.